Vous avez fini d’écrire votre texte ? Il a été relu par vos bêta readers ? Parfait ! Il est donc temps de passer à l’étape du travail éditorial !
Mais en quoi ça consiste ?
On parle surtout de travail éditorial dans les maisons d’édition. Une personne prend votre texte et vous en charge après signature de contrat, pour vous amener vers la publication. Plusieurs titres circulent : directeur de collection, responsable éditorial, correcteur… Dans l’auto-édition, vous devenez ce responsable éditorial, en plus de la casquette d’écrivain. Un travail long, fastidieux, mais dont vous restez le maître des décisions.
Le travail éditorial est le travail de peaufinage de votre texte. On va aller chercher la petite bête pour le rendre parfait… ou presque, parce qu’un auteur n’est jamais entièrement satisfait de son travail. Il y a toujours un truc qui peut être changé ; c’est l’âme de l’artiste qui parle lol !
Ce qu’il faut comprendre
Le travail éditorial est une étape ultra importante dans la publication d’un livre. Plus votre livre sera parfait, plus les lecteurs apprécieront leur achat. Un livre bourré de fautes n’est pas agréable à lire. Un livre mal conçu également.
Si en ME, on est un peu soumis au bon vouloir des éditeurs et de leurs moyens, en auto-édition, nous n’avons pas d’excuses : tout est de notre ressort. Donc si problème, c’est pour votre pomme.
Ce travail passe par plusieurs étapes :
- Les corrections du texte
- La mise en page ( MEP dans le jargon éditorial)
- La communication autour de votre livre
Dans cet article, je vais parler de la première partie : les corrections.
Les corrections d’un texte ne se résument pas aux corrections que l’on fait en dictée où on doit se contenter du en langue française. Ici, on parle d’un roman. Elles sont plus complexes, plus fastidieuses et donc plus épuisantes. Il faut penser à tout. Et quand je dis à tout, c’est au moindre détail ! C’est bien pour cela que les premières corrections avec les bêtas ne suffisent pas. Elles ont débroussaillé un premier niveau d’erreurs, mais il reste encore beaucoup de points à vérifier. C’est le travail du correcteur professionnel et le vôtre qui entrent en jeu et qui justifient plusieurs relectures du texte.
On peut diviser ces corrections en 4 gros points à vérifier :
- Le trio de tête : orthographe / grammaire / conjugaison, qui est le B.A.BA de la correction
- Le vocabulaire
- La fluidité
- La cohérence
1/ ORTHOGRAPHE / GRAMMAIRE / CONJUGAISON :
Un texte ne peut être publié sans qu’il soit passé au crible du trio ortho/gram/conjug ! C’est l’incontournable ! Un écrivain, avant d’écrire une histoire, est un représentant de la langue dans laquelle il parle. Il joue sur les mots, il les possède, il les met en action. On parle souvent d’alchimiste des mots. Et dans ce sens, il maîtrise parfaitement sa langue. Du moins, il doit en être un défenseur aux yeux des lecteurs qui, eux-même, aiment lire dans leur langue sans s’abîmer les yeux en tentant de décrypter ce qui a été écrit.
La correction minimale est alors exigée, pour ne pas vous décrédibiliser. Faire appel à un correcteur professionnel n’est pas une tare. Même si vous êtes bon en français, il apportera un regard plus aiguisé sur des règles de français qui peuvent vous échapper. Le correcteur pro va traquer la coquille qui vous a échappé, va vous apprendre aussi des règles de français, va vous conseiller. Les logiciels de corrections ne font pas tout et peuvent aussi apporter des erreurs si vous êtes une bille incapable de déceler la logique des phrases.
Avec le temps, on aiguise le repérage des erreurs. Il y a des fautes qu’on ne commet plus. La pratique élève votre niveau en français. Vous découvrez des règles d’orthographe, de grammaire ou de conjugaison, vous êtes plus pertinent dans les usages, vous ancrez des réflexes d’écriture. Ne pas hésiter à vous munir d’un guide type Bled/Bescherelle et d’un dictionnaire. Ce sont vos amis et ils peuvent débloquer beaucoup de doutes. Personnellement, je fouille beaucoup le dictionnaire pour des définitions. Je doute souvent du bon emploi du mot écrit. J’ai donc installé aussi une application » dictionnaire » sur mon téléphone.
2/ LE VOCABULAIRE :
Voici un point qui peut surprendre et pourtant… Comme sous-entendu plus haut, il faut bien savoir employer les mots avec leur bonne définition. Et oui, écrire n’est pas chose aisée ! Notre copain, le dico, est toujours là pour nous aider, mais il y a aussi un autre copain trèèès utile, à avoir à côté de soi : le dictionnaire des synonymes. J’ai aussi téléchargé une application sur mon téléphone et j’ai aussi des liens web pour trouver le bon mot pour exprimer le bon ressenti. C’est un exercice très difficile. Je ne compte pas le nombre de fois où j’ai bloqué pendant mon écriture pour chercher le mot qui exprime tel acte, tel sentiment, telle pensée. Et je tourne, je reformule, j’appelle ma famille à l’aide et puis vient mon salut grâce au dico des synonymes où, comme un fil d’Ariane, à force de tourner autour du mot recherché, la recherche se précise et on trouve THE mot ! Et là, il n’y a pas à dire : ça fait classe quand on a enfin trouvé le mot approprié et pas un autre ! Votre texte gagne en crédibilité, votre style s’aiguise. Vous êtes plus percutant et votre lecteur ne lit plus, il devient admiratif de votre plume !
Attention également aux homonymes ! Vous savez, ces foutus mots qui s’entendent pareil mais dont le sens et l’orthographe sont différents ! Ex : différent / différend
Attention aux paronymes ! Euh… Jordane, éclaire-moi ! Ce sont sont des mots qui se ressemblent phonétiquement, mais qui n’ont rien à voir l’un avec l’autre. Cela entraîne des confusions. Ex : importun / opportun
3/ La FLUIDITÉ :
On parle de fluidité qd il s’agit d’avoir une lecture facile, qui n’accroche pas. Pour travailler sa fluidité, il faut simplement retirer ce qui rend la lecture lourde, ennuyeuse, inutile, redondante .
- La correction passe par des phrases pas trop longues, des reformulations de phrases ou de passages, l’absence de répétitions, des phrases supprimées. En gros, on révise la syntaxe des phrases !
Et là, vive vos cours de français ! Youpi nos amis CCL/CCM/CCT ! Quoi ? vous ne voyez pas de quoi je parle ? Pas biiien ! Révision rapide :
CCL : Complément circonstanciel de lieu ! On utilise ces mots et bout de phrases pour bien se situer : Ici,en Afrique, au boulot etc
CCM : complément circonstanciel de manière ! vive les adverbes ! Silencieusement, lentement etc, mais aussi les expressions du genre « avec tact », « avec minutie » etc
CCT : complément circonstanciel de temps. Vive les prépositions ! Pourtant, cependant, toutefois, hier, aujourd’hui, demain, etc
Vive également ce qui nous permet de construire correctement la phrase : conjonctions ( mais, ou, et, donc, or, n,i car, bien que, parce que, tandis que), les pronoms relatifs ( qui, que, quoi, dont, où, auquel, duquel, avec lequel, et j’en passe ! )
Si ça peut aider, ça peut aussi alourdir la phrase ! À utiliser avec parcimonie ! Mieux vaut une phrase courte qu’un truc alambiqué avec des « que », « parce que » etc !
2. La fluidité se caractérise aussi par des sonorités. Lire, c’est comme réciter une chanson. Bien pour cela que lorsque l’on doute d’un passage, on conseille de le lire à haute voix ! Des phrases avec trop de « que » ou avec un son trop répétitif peut agacer. C’est là aussi que le vocabulaire peut avoir son sens. Travailler sur les synonymes d’un mot peut alléger le texte.
La ponctuation ne doit pas être fantaisiste. Elle permet au lecteur de reprendre son souffle, de respirer dans sa lecture. Oui, lire, c’est un sport avec des moments lents, des moments plus rapides, des intonations. Il y a des règles de ponctuation à savoir, des astuces qui marchent pour rendre son texte plus « logique » dans sa lecture. Saviez-vous que la virgule est obligatoire devant une conjonction autre que ET, OU, NI : « Je regarde devant moi, parce que j’ai peur de tomber. » Autre exemple : « Il est riche, mais avare. »
4/ LA COHÉRENCE :
En conclusion
Corriger, c’est la galère !
Il ne faut pas se leurrer, on doit être rigoureux sur tout et ça demande une énorme concentration. On décortique son histoire jusqu’à overdose. À la fin, on ne peut plus voir son texte en peinture. On passe par des phases de satisfaction, mais aussi des phases de complet découragement.
Toujours est-il que si vous êtes en ME, les corrections de type constructif se négocient ! Si on vous dit de supprimer un passage et que ça vous chagrine, eh bien refusez ! Vous êtes maître de votre histoire. Les coupes, les réajustements, les arrangements sont nécessaires pour donner une clairvoyance à votre texte, mais en aucun cas tout ceci est à valider si vous estimez que ça n’aide pas à la qualité du texte et de l’histoire ! Si on vous demande de découper votre texte en épisodes, assurez-vous que cela soit judicieux, pertinents, aussi bien dans la découpe que dans l’intérêt du texte. Si on vous demande de radoucir un caractère, réfléchissez bien si cela s’avère utile ou si ça dénature toute l’histoire !
Le travail de correction est un travail d’artisan. Il n’est pas à prendre à la légère. Un texte ne doit pas se contenter d’une seule relecture. Il faut le relire, et le relire encore. Il faut aussi savoir prendre des pauses entre deux relectures pour gagner une lucidité qu’on perd lorsque l’on a la tête trop dans le guidon.
Le travail de correction demeure toutefois faciliter par votre aisance en français et par les réflexes et automatismes que vous allez prendre, par les erreurs qui vous feront apprendre et que vous ne reproduirez plus. Plus vous travaillerez votre français, moins le travail de correction sera fastidieux. Plus vous aurez des aisances en français, moins vous ferez galérer le correcteur et moins vous aurez à la payer si vous êtes en auto-édition. Écrire demande du travail, des compétences, des acquis à avoir. Si écrire est à la portée de tous, rédiger un texte ne l’est pas forcément.
Lorsque votre texte est parfait… enfin presque ( le perfectionnisme est une vilaine bête !), vous pourrez alors passer à l’étape de la mise en page ! Et là, attention, il y a réflexion aussi dessus !
Mais avant cela, parlons de relectures globales => 2/ Les relectures globales
Bons plans pour son orthographe
projet Voltaire : https://www.projet-voltaire.fr/regles-orthographe/ => site du concours officiel d’orthographe
La page de Sandrine Marcelly : https://www.facebook.com/Sandrine-Marcelly-ABCorrecteur-351101605238901/ => correctrice, Sandrine poste régulièrement ses clés de l’orthographe