Bonjour à tous !
Chapitre 5 !
Ouais, le week-end a été mouvementé -_-.
Je crois qu’on a tous eu un pic d’angoisse en ce vendredi soir/samedi matin avec ce crash de site. Enfin surtout moi ! Je vous poste bien gaiement le chap 4 et là, pouf ! C’est le drame ! J’oscille entre réparer le site et trouver vite un plan B. Heureusement que le problème a vite été résolu. J’angoisse toujours quand le site tombe en panne. J’imagine vite tout le travail autour partir en fumée si je tente une mauvaise manipulation pour rectifier la panne. Ça peut aller très vite. Après, les différents crashs occasionnels du site me permettent aussi d’apprendre à gérer ce type d’état de crise où je dois éliminer les possibilités calmement , me rappeler les erreurs à ne pas faire et les choses à vérifier. Mais bon, je n’aime pas ça quand même parce que ça tombe toujours quand il ne faut pas !
Mais bon ! On est dimanche et le site est opérationnel, le chapitre 5 est là et tout va bien ! Certaines commencent à se languir de pouvoir enfin rencontrer notre cher Callum Callistar ! Vous êtes comme notre Aélis ! Un héros ne se qualifie-t-il pas par ce charisme présent dans l’atmosphère même lorsqu’il est absent physiquement ?
Mais parfois il suffit d’un hasard pour qu’on tombe dessus !
Enjoy !
©Jordane Cassidy – 2022
5
Une vie
pour une autre
Sa rencontre avec Finley avait fait du bien au moral d’Aélis. Elle n’avait pas ressenti de défiance chez lui, du moins pas comme avec certains domestiques du château. Cela la soulagea de pouvoir enfin rencontrer une nouvelle personne, en plus de Mills, ne la traitant pas comme une femme arriviste ou une entremetteuse. Finley ne l’avait pas non plus jugée avec dégoût ou crainte au moment où elle avait perdu sa capuche. Il n’avait pas accentué son hostilité ou montré une nouvelle méfiance en découvrant sa différence, à la vue de sa chevelure si spéciale. Elle avait pu respirer un peu mieux ensuite, même si ce chevalier restait en période de test à ses yeux. Elle avait apprécié leur discussion légère, malgré son statut de duchesse. Malgré tout, elle espérait sincèrement pouvoir compter sur lui et qu’il n’avait pas feint une comédie pour mieux la trahir derrière.
Aélis rentra donc au château pour regagner sa chambre, l’esprit plus léger. Elle retrouvait un peu d’espoir dans sa vie si chaotique. Plus elle repensait à leur discussion, plus elle se demandait s’il était vraiment son bras droit et à quel point Finley avait une complicité avec le Duc. Après tout, il avait dû partager nombre de batailles avec lui et sans doute les atrocités liées à sa réputation. Pourtant, à première vue, Finley semblait assez jovial et loin d’être un chevalier sans pitié. Qui croire alors ?
Tout cela lui triturait les méninges. Mais cette réflexion tourna court lorsqu’elle arriva devant la grande porte du château et qu’elle vit les deux gardes à terre, l’un visiblement mort, le second à genoux, prêt à être exécuté par la grosse épée d’un guerrier couvert de la tête aux pieds par son armure. Mais ce qui la refroidit le plus fut l’armure elle-même. Fidèle aux descriptions de la rumeur : un casque noir et de longs poils en guise de crinière.
Elle frémit. Le doute avait peu de place quant à l’identité du guerrier. Il y avait quelques soldats autour, observant l’exécution ainsi que quelques badauds, résignés à voir leur seigneur accomplir ce qui semblait être un châtiment. Et puis, elle aperçut Mills, le visage désolé.
— Voilà donc mon futur mari en chair et en os… murmura-t-elle à elle-même.
Elle ne put que reconnaître l’imposante carrure que cette armure lui conférait, cette puissance palpable par l’ambiance mortifère qu’il dégageait. Elle déglutit et se figea. Pouvait-elle rentrer au château en passant à côté de lui sans prêter attention à ce qu’il se passait ? Il était évident que non. Plus important : pourquoi un garde était à terre et pourquoi menaçait-il de son épée le second pourtant à genoux ?
Elle ne savait pas quoi faire. Aller au contact ou attendre que la situation s’efface de ses yeux ? Plus elle regardait Mills tentant de parler au Duc, plus elle comprenait qu’il essayait de raisonner son seigneur. Pourquoi était-il en colère contre ces deux gardes ? Quelle erreur avaient-ils commise ? Elle se raidit un peu plus, en redoutant la raison.
— Est-ce moi la cause de tout cela ? Ma disparition du château sans escorte ?
Elle se précipita sans réfléchir devant le château. Elle monta les marches de l’escalier, sans vraiment penser aux conséquences et la respiration saccadée, puis attrapa le bras de ce guerrier menaçant. Pouvait-elle penser qu’elle pouvait l’arrêter dans son exécution ? C’était d’une stupidité évidente ! Et pourtant, elle stoppa son geste en se glissant sous son épée et en retenant de ses deux mains la garde de son glaive alors qu’il s’apprêtait à le laisser tomber sur ce pauvre homme. Les yeux fermés, elle n’osa pas regarder le résultat. Avait-elle pu le retenir suffisamment ? Lorsqu’elle ouvrit les yeux, elle vit deux iris rouges. Un rouge sang qui la liquéfia sur place au point de reculer et trébucher. Elle se retrouva les fesses au sol sans comprendre pourquoi elle se sentait paralysée devant ce regard. Sans vraiment le vouloir, elle tremblait. Cet homme lui faisait peur. Elle entendait Mills lui crier avec surprise « Madame, vous revoilà enfin ! », mais sa voix lui paraissait lointaine. Elle était happée par ce regard froid, intense, envoûtant. Rouge passion, rouge colère ou rouge assassin, elle n’arrivait pas à décrocher ses yeux de ces deux pupilles qui la fixaient. Mills vint alors s’interposer entre le Duc et elle, et se pencha pour la relever. Elle le contempla d’un air hébété. À vrai dire, elle n’arrivait plus à bouger. Ses jambes étaient aussi flageolantes que son cœur. Elle était une brindille face à un immense chêne. Elle se sentait minuscule, minable, tel un rongeur devant la superbe que dégageait le rapace prédateur, le Duc Callum Callistar. Elle ne voyait rien de son visage hormis ses yeux, mais elle sentait la colère, la rage brute, l’envie de destruction. Une aura rouge et noire l’entourait, prête à l’engloutir. Elle en venait à se dire que cette puissance magique allait la tuer avant son épée.
— Madame, ne vous interposez plus ainsi ! Vous auriez pu être blessée !
Mills la fit revenir un peu à la réalité. Elle regarda un instant son corps. Effectivement, elle n’avait pas de blessures apparentes alors qu’elle avait l’impression d’avoir été broyée par ses deux iris rouges. Son regard dévia ensuite vers le second garde. Il semblait toujours en vie, mais complètement sonné également. Sa vie venait de prendre un répit inattendu grâce à elle, mais pour combien de temps ? Ses yeux allèrent alors vers son bourreau et elle trembla à nouveau. Il avait baissé son épée, mais ses yeux restaient toujours rivés sur elle. Mills lui parlait avec délicatesse, pour qu’elle reste ancrée à lui plutôt qu’à l’homme qui lui servait de maître. Elle se laissa tirer vers le haut pour se relever, mais elle ne se sentit pas de taille. Le Duc Callistar l’horrifiait et elle réalisa combien la rumeur était fondée quant au côté terrifiant.
— Venez ! Ce n’est pas un spectacle auquel une dame de votre rang doit assister.
Elle sentit Mills la tirer loin de la scène, mais ses pieds refusèrent de quitter les lieux.
— Pourquoi doit-il mourir ? Qu’a-t-il fait ? eut-elle la force de demander.
Dans un état second et prise d’un élan de justice lui donnant la force de s’arracher de la poigne de Mills, elle se hâta de s’interposer une nouvelle fois entre le garde et le Duc. Les bras en croix, elle se posa en bouclier tout en réalisant difficilement que cet acte risquait de la mener à la mort, avec celle du garde. Pourtant, elle restait droite et fière.
— Cet homme a failli à sa mission !
La voix du Duc arriva enfin à ses oreilles. Elle était grave, ferme, assurée. Ses premiers mots qu’il lui adressait n’avaient rien de gentils, polis ou désolés.
— Un intrus est entré sans permission ? creusa-t-elle malgré tout, essayant de garder le flegme lié à son rang.
— Vous êtes sortie du château sans autorisation ! lui répond-il tout aussi flegmatique sous son armure.
— Madame, vous avez quitté le château sans prévenir ! intervint Mills, contrit. Vous ne devez pas sortir sans escorte. Les gardes ont aussi pour rôle de vous protéger, or ils vous ont laissée quitter le château sans réagir.
Elle jeta un coup d’œil vers le corps à terre du premier garde. Cet homme était donc mort par sa faute. Parce qu’elle avait voulu jouir d’une liberté qui n’aurait pas dû être possible. Son sang se répandait au sol et elle en avait la nausée. Une vie éteinte à cause de ses envies d’indépendance. Elle se tourna alors vers le second garde, derrière elle et toujours à genoux. Il la fixa à la fois avec reconnaissance, peur et admiration. Elle se retrouvait à la croisée du protocole de la noblesse, entre être la protectrice des habitants d’Althéa et être la cause des sacrifices portés pour protéger cette noblesse qu’elle représentait. Elle serra les dents. Cette situation lui déplaisait lourdement. Si elle avait eu conscience de ce que pouvait représenter le protocole grâce à l’éducation qu’elle avait eue durant sa jeunesse, aujourd’hui, elle en cernait réellement les enjeux.
— Je refuse que cet homme soit exécuté ! cria-t-elle alors. S’il y a quelqu’un à punir, c’est moi !
— Madame ! s’offusqua Mills, comme si ses propos étaient inconcevables dans la bouche d’une dame.
Et pourtant, elle maintint sa position.
— Cet homme est sous ma protection désormais ! S’il doit me protéger, je le protègerai aussi !
Le Duc la fixa de ses yeux rouges sans bouger. Elle sentit couler sur elle une forme d’intérêt teinté d’agacement dû à cette insubordination déplaisante, mais elle se devait de sauver cet homme.
— Si vous touchez à l’un de ses cheveux, je peux vous assurer que le Chevalier de Sang va goûter à la colère de la Duchesse Vengeresse !
Le Duc tout à coup relâcha sa garde et s’esclaffa. Son aura rouge et noire disparut. Sans doute avait-elle exagéré sur le surnom qu’elle s’était donnée et qui pouvait paraître ridicule, d’autant plus qu’elle demeurait un poids plume face à cet homme, mais elle avait ses convictions pour elle. Il pouvait certes la faire taire d’une claque bien sentie sur le visage, mais elle espérait pouvoir garder sa volonté de protéger ce garde comme acquise.
Mills la dévisagea, incrédule. Sans doute, n’imaginait-il pas une dame de cet acabit comme maîtresse, mais c’était ainsi ! Il était hors de question pour elle que l’on exécute un homme à cause de ses caprices de duchesse.
— Voilà donc celle qui doit devenir ma femme ! put-elle entendre alors sous le heaume du Duc.
— Enchantée ! lui répondit-elle de façon altière. Voici donc mon futur époux ! Il était temps ! Je me suis résolue à vous chercher dans tout Althéa puisque vous m’ignoriez ! J’ai même failli me perdre à force de vous attendre et d’espérer vous rencontrer !
Aélis savait bien que ses provocations allaient attiser davantage sa colère, mais elle se rendait compte que la sienne avait besoin d’être extériorisée, Duc sanguinaire ou pas !
— Heureusement, j’ai pu retrouver mon chemin jusqu’au château ! ajouta-t-elle avec sarcasme.
— Madame, s’interposa Mills, votre retour nous soulage aussi. Peut-être êtes-vous fatiguée et désirez-vous vous détendre autour d’une collation ?
— Effectivement ! approuva le Duc. Il vaudrait mieux que vous lui offriez une collation plutôt que je lui offre mon épée sur ses nobles fesses pour calmer son esprit belliqueux !
Il baissa alors sa tête vers le garde à genoux tandis qu’Aélis s’offusquait de sa menace.
— Il semble que ton heure ne soit pas venue, Garde. Tu peux t’estimer être un miraculé. Tu es bien l’un des rares dont j’épargne la vie. Tu as tout intérêt de donner à présent ta vie entière à cette Dame.
Le garde se prosterna alors au sol en remerciement de la clémence de son maître. Le Duc s’avança alors vers sa future épouse et Aélis sentit à nouveau toute son aura l’entourer.
— Ne pensez pas que ma clémence se reproduira. Mon indulgence d’aujourd’hui est seulement mon cadeau de bienvenue ici. Il n’y en aura pas d’autres.
Il passa alors à côté de sa promise et s’éloigna vers l’intérieur du château. Son avertissement résonna en elle comme une menace glaçante la renvoyant à son statut de femme inutile, simplement bonne à perpétuer la lignée. Elle laissa retomber ses bras puis sentit les larmes lui monter aux yeux. Ses jambes l’abandonnèrent définitivement et elle s’écroula au sol une nouvelle fois. Mills vint à elle, inquiet, ainsi que le garde à qui elle avait sauvé la vie.
— Madame la Duchesse, est-ce que ça va ? lui demanda le garde.
Elle le contempla dans un état second. Elle réalisa combien cette confrontation l’avait lessivée et combien le Duc était un homme terrifiant. Mills lui tendit un mouchoir en tissu pour essuyer les larmes qui dévalaient ses joues. Le garde se prosterna alors devant elle.
— Merci, Duchesse, d’avoir sauvé ma vie…
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