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Jouissif !
— Allez, courage ! Tu en as déjà fait la moitié ! Tu seras bientôt à la maison ! Pense à l'argent que tu vas gagner ! Pense à l’argent...
Kaya murmurait ces phrases face à son reflet dans le miroir comme si elle se lançait un charme afin de se redonner du courage, se motiver pour ne flancher à aucun moment. C'était juste un mauvais moment à passer. Elle devait seulement se contenter de sourire, faire bonne figure et répondre aux besoins de chacune des personnes présentes, même les demandes les plus loufoques. C'était son job pour la soirée. Se faire embaucher fut déjà difficile ; c'était grâce à une relation d'un ancien boulot qu'elle avait eu le tuyau que l'on recherchait des serveuses. Elle avait foncé, tête baissée, prête à tout pour obtenir ce fichu petit badge, garant d'un salaire à huit cents euros la soirée.
Elle avait tout fait pour être retenue, jusqu’à supplié son employeuse qu'elle était de celles qui ne lâchaient rien et qui pouvaient porter cinq plats en même temps tout en dansant sur un pied ! Sa future patronne qui lui faisait plus penser à une nanny anglaise stricte et austère qu'à une chef des services de la section traiteur, avait affiché un léger sourire à la mention de cette anecdote dont elle eut la délicatesse de ne pas demander confirmation.
Un tel salaire pour quelques heures de supplice était plus qu'honorable aux yeux de Kaya qui savait déjà où irait cet argent, une fois encaissé. Son gardien d'immeuble ne pouvait plus attendre son loyer et son agacement se transformait de plus en plus en irritabilité à chaque fois qu'elle le croisait. Elle affichait alors un regard navré, indiquant qu'elle ne pouvait toujours pas payer ses trois mois de retard. Mais comment pouvait-elle faire autrement ? C'était bien assez difficile comme ça et l'éviter était bien plus facile à faire que d'affronter sa colère et ses menaces sous-jacentes d'expulsion.
Elle fronça les sourcils une dernière fois devant le miroir pour trouver dans la prunelle de ses yeux vert et marron la détermination nécessaire pour attaquer cette seconde partie de soirée.
— Allez, tu es la meilleure !
La porte des toilettes s'ouvrit avec fracas et une serveuse entra en trombe.
— Kaya, active ! Il ne faut pas deux heures pour faire une pause pipi ! Mary Poppins va nous faire une syncope si elle ne te voit pas rappliquer dare-dare ! Y'a un max de taff là ! Bouge !
Kaya sourit à Emma. Elles étaient les compagnes d'infortune de cette soirée, toutes deux prêtes à tout pour ce fichu chèque de huit cents euros. Emma avait même eu un sens du sacrifice plus poussé que Kaya, car elle avait dû retirer ses piercings à la lèvre inférieure et à l'arcade sourcilière droite, tenue correcte exigée. Devoir porter une jupe noire cintrée et un chemisier blanc, assortis d'un petit tablier de même couleur et d'escarpins noirs relevait du défi pour Emma, plus habituée aux pantalons baggy, baskets et tee-shirt large. Malgré tout, comme Kaya, Emma n'avait pas le choix. Il lui fallait aussi cet argent. Question de vie ou de mort, lui avait-elle dit quand elles s'étaient rencontrées dans la salle d'attente, lors de la journée d'entretien d'embauche.
Kaya se sécha les mains, se regarda une dernière fois dans la glace, se tira la langue comme pour se convaincre qu'elle n'avait pas besoin de mantras ridicules pour survivre finalement.
Au diable la détermination et vive la spontanéité du moment ! Advienne que pourra ! Carpe diem et tutti quanti !
Et elle suivit Emma dans la grande salle de réception.
Kaya leva les yeux. Un lustre gigantesque ornait le plafond de la salle de réception, symbole du faste de cette soirée. Les gens, vêtus d'un smoking ou d'une robe venant du dernier styliste à la mode, discutaient de manière affectée, une coupe de champagne à la main. L'allure hautaine des invités était à la hauteur de leur compte en banque et ne laissait à Kaya aucune erreur possible. Tout devait être parfait, avait dit Nanny Poppins. Le moindre désordre et c'était bye-bye les huit cents euros. Jusqu'à présent, tout se passait comme sur des roulettes. Les invités souriaient et Mme Spencer, mécène de la bourgeoisie parisienne, s'assurait de la bonne marche de son gala de charité. Tout le gratin parisien était là. Elle n'avait oublié personne. Chacun des invités avait une raison d'être présent à sa sauterie : montrer qu'elle avait son carnet de connaissances bien rempli, indiquant ainsi qu'elle était au centre de tout ce qui pouvait se passer dans le « beau Paris ». C'était tellement superficiel pour Kaya de voir tout ce beau monde se lancer des sourires hypocrites alors que, par-derrière, c'était grimaces et murmures dépréciatifs.
Être serveuse avait ses avantages. On savait tout de tout le monde, en passant entre les gens avec des coupes de champagne. Elle pourrait devenir rédactrice en chef d'un journal à potins en une soirée ! Untel avait trompé sa femme avec la fille d'untel, mais il ne fallait surtout pas le répéter, car cela pourrait faire chuter les cours de la Bourse. Bien sûr, tout le monde serait au courant de l'incartade avant la fin de la soirée... dans le plus grand secret évidemment ! Plus loin se trouvait Mme Machinchose qui critiquait la « populace » comme elle aimait nommer ceux qui n'étaient pas de son rang social avec Mme Trucmuche. Et enfin dans un côté de la salle, le coin typiquement masculin où ces messieurs aux noms de famille si prestigieux s'époumonaient à démontrer qui était le meilleur dans chaque chose, tels des paons paradant dans leurs plus beaux atours. C'était toujours la même rengaine. Tout cela était tellement déplorable aux yeux de Kaya que finalement, elle préférait encore son statut de serveuse plutôt que de faire partie de la liste des invités de Mme Spencer.
Elle inspira un bon coup et pénétra dans la jungle mondaine, un plateau de flûtes de champagne à la main. Emma avait pris les petits fours, moins dangereux pour elle et ses talons.
— Tu sais ce que j'aime, dans ce genre de soirée ? lui demanda Emma furtivement. C'est que cela me rappelle que l'argent c'est bien, mais trop c'est barbant !
Kaya rigola un peu, acquiesçant d'un signe de tête. Il était évident que l'argent était monté à la tête de certains. L'argent... toujours l'argent. Elle-même n'avait que ce mot en tête. Alors que les trois quarts des personnes présentes ici se demandaient comment ils allaient le dépenser, elle se demandait si un jour elle serait capable de le garder sur un compte en banque. Son rapport avec l'argent était à l'opposé de celui de tout ce beau monde. Tout ce qu'elle voyait, c'était que le mot « argent » était un mot qu'il fallait associer au mot « survie ». Elle se battait pour celle-ci avec tant de peine que cela en était devenu un crédo de vie. Chaque fin de journée se résumait à combien elle avait gagné et ce qu'elle pourrait payer avec. Bien évidemment, ce n'était pas pour du shopping, un loisir ou un plaisir culinaire. Tout ce qu'elle gagnait, c'était pour des besoins primaires : son loyer, ses factures, bref les dépenses courantes. Aussi, huit cents euros à la fin de cette réception représentaient le Saint Graal !
— Kaya ! Emma ! Allez assurer le service du côté de la scène ! ordonna Mary Poppins avec, malheureusement, un air bien plus pète-sec que ne l'était la véritable Mary Poppins.
Kaya et Emma se regardèrent un instant, d'un air complice et entendu sur le phénomène Nanny et se dirigèrent finalement vers la scène où un orchestre jouait un morceau jazzy. Emma passa devant, pour ouvrir le passage à Kaya et à ses flûtes qui pouvaient chanceler à tout moment. C'est à ce moment-là qu'elle entendit au loin un « mademoiselle » qui la fit se retourner précipitamment, comme si cet appel était synonyme d'une urgence à ne manquer sous aucun prétexte. Et là, ce fut le drame...
Comme dans un film au ralenti, le plateau rencontra le smoking d'un homme de grande stature et les flûtes chancelèrent plus qu'à l'accoutumée. Avec une peur dans son regard se traduisant par un « Oh non ! Pas ça ! », Kaya vit s'étaler le champagne sur l'homme et les flûtes finir leur cascade au sol dans un fracas. Un silence s'installa autour et elle sentit des regards méprisants qui l'accablaient.
— Et merde... dit-elle dans un murmure, son assurance lui faisant défaut.
— C'est tout à fait le mot ! Tsssss ! dit alors une voix grave et avec une pointe d'agacement.
Elle regarda dans un premier temps les chaussures qui se tenaient devant elle. Des mocassins en cuir de grande qualité, certainement très coûteux, tachetés de morceaux de verre et de perles de champagne. Puis, elle remonta ses yeux vers le costume gris foncé, taillé au millimètre près. Costume qui, sans aucun doute, coûtait bien plus que ses huit cents euros tant convoités et qui traduisait à lui seul la droiture, l'inflexibilité et la froideur de l'homme qui le portait. Elle s'arrêta sur le torse taché allègrement de champagne. Les choses n'avaient pas été faites à moitié. Le costume, la chemise, le nœud papillon ; tout y était passé ! L'homme agitait ses mains de chaque côté pour éloigner les restes de liquide bien loin de son costume.
— Ce n’est pas vrai ! Mais quelle cruche ! Comment peut-on être serveuse alors qu'on est si maladroite ! siffla-t-il, sensiblement énervé.
Kaya regarda à peine son visage et sortit avec empressement son chiffon, puis tamponna son costume mouillé afin de tenter de limiter la casse.
— Stop ! C'est bon ! la repoussa l'homme avec véhémence. Vous en avez déjà assez fait!
Kaya baissa la tête, au point de ne regarder que ses chaussures noires à talons.
— Je suis sincèrement désolée... lui dit-elle penaude.
— Bien évidemment ! Vous ne pouvez faire que ça, vous excuser ! C'est facile une fois que le mal est fait ! continua-t-il sur le même ton.
Emma arriva vers Kaya pour la soutenir, mais elle n'osa pas intervenir, tant l'homme la foudroyait du regard et l'avertissait qu'il valait mieux rester à sa place. Kaya, paniquée par la froideur de son interlocuteur, tenta de s'activer à réparer son erreur et se baissa pour ramasser les morceaux de flûtes brisées. Elle tenta toutefois de garder le cap des excuses et déclara de manière contrite, allant presque à la prosternation :
— Pardon ! Je sais bien qu'il est trop tard, mais je... je vous rembourserai le pressing s'il le faut !
L'homme tapa du pied et grimaça, peu convaincu :
— Idiote ! Savez-vous que tout ce qui touche à la valeur de ce costume est loin d'être à la portée de votre porte-monnaie ?! Une serveuse ! Vous êtes une serveuse ! Qui plus est une serveuse ridiculement empotée et dénuée d'intelligence visiblement !
Kaya lâcha les morceaux de verre qu'elle tenait délicatement dans sa main pour ne pas se couper et leva la tête, sentant l'humiliation déjà présente se transformer en lynchage pur et simple. Elle écarquilla les yeux un instant, surprise de voir le visage d'un homme si... jeune. Enfin jeune ne signifiait pas post-pubère, mais à côté de tous ces magnats de la luxure avec leur ventre bedonnant ou leur moustache représentant la maturité et l'expérience, elle s'étonna de voir un trentenaire, plutôt beau gosse. Il avait les cheveux châtains, un mètre quatre-vingt-dix sans nul doute, tant elle s'efforçait de lever la tête pour accrocher son regard qui montrait deux prunelles d'un marron très foncé, presque noir. Il détonnait du reste de l'assemblée. Elle n'aurait su dire pourquoi, mais il dégageait un certain charisme et aussi une autorité naturelle vous rappelant à quelle place devait se trouver chaque chose. Et il ne se priva pas de lui rappeler où était la sienne. Il croisa les bras devant son manque de réponse, crispé par la colère.
— C'est bien ce que je pensais. En plus d'être une empotée, vous n'avez aucune solution réaliste pour résoudre ce problème... Et il a fallu que ça tombe sur moi ! soupira-t-il avec dédain.
Kaya se releva, sentant son accident malheureux se transformer en tragédie devant les propos disproportionnés de l'homme face à elle. Elle ne devait pas se laisser dévorer par le monstre telle Andromède sur son rocher.
— Je viens de vous dire que je rembourserai le pressing et je le ferai, qu'importe le prix, qu'importe le temps que cela me prendra ! Je le ferai !
— Le temps que cela vous prendra ? Parce que vous comptez que cela dure indéfiniment ? Vous plaisantez, j'espère ? Vous ne pensez quand même pas que je vais apprécier de devoir vous revoir pour que vous me versiez des mensualités de remboursement ? D'ailleurs, vous insinuez dans « remboursement » que c'est à moi d'avancer l'argent ? Quel culot ! C'est un comble !
Kaya serra les poings. Cet homme commençait à l'agacer fortement, à rejeter toutes ses tentatives d'excuses.
— Je suis certaine que nous pouvons trouver une solution et je m'y engage ! N'ayez crai...
— Kayaaa ! Que s'est-il passé ?! hurla alors Mary Poppins. Mon Dieu ! Qu'as-tu fait ?
La chef des services se rua sur l'homme au costume taché et se confondit en excuses.
— Monsieur, veuillez pardonner ma serveuse qui a manqué visiblement de tact et d'attention. Nous allons vous trouver des rechanges, le temps de nous occuper de votre costume.
— À la bonne heure ! dit-il avec un certain soulagement. Enfin quelqu'un qui me propose une solution plus censée que de rester toute la soirée dans cet état. Franchement, je ne comprends pas comment vous avez pu embaucher une telle catastrophe.
Kaya serra les dents. Après cruche, maladroite, idiote, empotée, dénuée d'intelligence, la voilà maintenant dotée d'un nouveau sobriquet : catastrophe. Cet homme ne faisait pas dans la dentelle, c'était un bulldozer d'impolitesses. Certes, elle était serveuse, certes elle avait royalement merdé, mais méritait-elle tant de termes dépréciatifs ?
— Soyez assuré, Monsieur, qu'elle sera réprimandée en conséquence. Nous n'allons pas fermer les yeux sur cet incident, c'est évident.
Kaya écarquilla à nouveau les yeux. Non ! L'humiliation était une chose qu'elle pouvait accepter. Après tout, ces gens ne représentaient rien à ses yeux ; elle savait qu'elle ne les reverrait pas. Mais la menace que sous-entendait Mary Poppins était bien plus inquiétante. Quelle mesure comptait-elle prendre contre elle ? Tout sauf la réduction de son salaire. Tout, mais pas ça !
— Parfait ! J'entends bien... répondit celui qu'elle considérait maintenant comme le pire malotru qu'elle ait rencontré. J'espère que vous prendrez des mesures drastiques comme son renvoi immédiat. Cette personne n'a rien à faire ici. Elle en a déjà assez fait !
Kaya eut l'impression que le sol allait s'effondrer sous ses pieds. Son renvoi ? Comment osait-il ?!
— Bien évidemment, vous prélèverez la note de nettoyage du costume sur son salaire, finit-il avec un sourire aussi machiavélique que satisfait.
Et voilà, ce qu'elle craignait arriva. Ses huit cents euros venaient de partir en fumée. Et cet homme était celui qui avait allumé le briquet juste en dessous pour qu'ils prennent feu. S'il s'était tu, avait accepté son dédommagement et n'en avait pas rajouté, elle aurait pu rattraper le coup en privé avec Mary Poppins. Mais là, en cet instant, c'était fini. Il n'y avait plus rien à faire.
— Vous avez entendu, Mademoiselle Lévy. C'est fini pour vous ce soir.
Mary Poppins avait sonné le glas de cette soirée. Sa voix neutre, mais sèche, avait claqué l'air comme un constat immuable. Tout ce temps passé ici, tout cela pour quoi ? Pour qu'on la foute à la porte, qu'on l'éjecte comme une malpropre ! Elle serra les poings, la colère l'envahissant. Tout cela c'était à cause de lui. Son regard se braqua sur celui-ci, qui continuait d'afficher son air hautain et heureux de son effet et de son pouvoir. Comment osait-il se réjouir du malheur des autres ?
— Ça vous fait plaisir, je parie ? dit-elle avec dégoût. Vous jubilez ?
L'homme haussa un sourcil, attendant de voir où elle voulait en venir. Il regarda un instant son badge avec attention où était écrit : « Kaya Lévy, à votre service ! »
— C'est plaisant, j'avoue... Mademoiselle Kaya Lévy ! lui avoua-t-il avec un brin de défi dans les yeux.
— Kaya, je vous ai ordonné de partir ! insista Mary Poppins. Rentrez chez vous ! Vous en avez assez fait !
— Vous trouvez cela plaisant ? Vraiment ? continua Kaya, ne voulant pas se laisser décontenancer par sa supérieure. Parfait ! dit-elle alors avec un petit sourire.
Elle se dirigea alors vers une table garnie de mets divers et attrapa à la hâte une carafe d'eau et un verre. Elle revint vers eux, tout en se servant un verre cette fois-ci avec une lenteur volontaire. Elle en but une gorgée sous le regard intrigué de l'assemblée.
— Vous permettez ?! Je me désaltère. J'en avais envie... de toute façon, même si vous ne me le permettez pas, qu'importe ! Je suis virée, je ne peux pas être renvoyée à nouveau, non ?!
Mary Poppins et l'homme — qu'elle considérait à présent comme son pire ennemi — la regardèrent faire sans un mot, cherchant à comprendre la mise en scène.
— Vous disiez donc que c'est plaisant que je me fasse virer à cause de vous ?
— Laissez-moi rectifier, Mademoiselle ! « Grâce » à moi est mieux ! dit-il avec assurance et sachant très bien qu'il enfonçait le couteau dans la plaie.
Il se tourna alors vers l'assemblée et leur adressa un « Ne me remerciez pas de vous avoir sauvé la vie, c'est normal ! ».
Des personnes se mirent à rire, glousser et murmurer de manière amusée. Kaya plissa les yeux, voyant que rien ne l'arrêterait dans son lynchage en bonne et due forme. Elle s'approcha de lui et une fois en face, elle lui murmura près de son oreille :
— Laissez-moi rendre cela jouissif !
Elle avança la carafe d'eau au-dessus de la tête de l'homme, alors surpris de ce qu'il venait d'entendre, et lentement en versa son contenu. Il se raidit et écarquilla les yeux, sentant l'eau se répandre dans tous les pans de son costume. Des glaçons dévalèrent son corps tandis qu'un « ooohhh » général se faisait entendre autour. Un sourire satisfait se dessina sur le visage de Kaya tandis que le regard de l'homme passait de l'incrédulité la plus totale à un sentiment d'humiliation des plus profonds. Elle posa la carafe d'eau et le verre dans les mains de Mary Poppins, restée la bouche grande ouverte. Il la fixa sans dire un mot, mais afficha un regard irrité, mélangé à une pointe de curiosité et de défi. Puis Kaya se frotta les mains, le sourire satisfait et le regard soulagé, et tourna les talons vers la sortie, laissant tout ce petit monde dans leur superficialité. Elle leur fit un signe de main et se tourna une dernière fois vers son pire ennemi en répétant cette fois plus fort :
— Jouissif !