Bonjour à tous !
Et voici le chapitre 2, suite au sondage fait sur FB et où vous avez mis gagnant JTV. Ethan revient donc vers Kaya pour le nouvel an et s'excuse de son attitude et souhaite renouer...
© Jordane Cassidy - 2019 - Chapitre non corrigé - pas de mise en page
2
EFFRAYANTE
Kaya crut rêver en l’entendant répéter son pardon.
— Ce n’est pas auprès moi que tu dois t’excuser, mais auprès de Sam ! Il ne méritait pas ton poing dans la figure ! Il ne faisait rien de mal.
Ethan se recula légèrement et se redressa fièrement.
— Non, non. Ce n’est pas auprès de lui dont je m’excuse, mais bien auprès de toi. Lui n’a eu que ce qu’il méritait. On ne touche à mon… à mes affaires !
— Tu allais dire « mon jouet » ? lui fit remarquer Kaya, peu enthousiaste à revenir sur ce sujet.
Ethan lui montra une mine faussement innocente tout en sachant que son lapsus serait mal vu.
— Pas du tout !
— Je ne suis pas un objet ni tes affaires ! D’ailleurs, je ne suis rien à tes yeux qu’une pauvre cruche que tu dupes à souhait ! J’ai compris, donc sois gentil et oublie-la, la pauvre cruche !
Kaya réalisa qu’elle s’était laissée aller sous ses baisers une nouvelle fois, oubliant les mots durs qu’il avait eus à son égard. Elle déglutit et sentit ses larmes revenir devant sa faiblesse à ne plus réussir à lui tenir tête et à ne se laisser guider que par son corps et son cœur sans cesse mis à mal par Ethan. Elle devait rester distante.
— Kaya… Tu ne comprends pas ! Je m’excuse pour ce que je t’ai dit il y a deux jours. Je me fous de Sam. Si c’était à refaire, je le referais sans hésiter !
Ethan souffla, agacé de devoir s’expliquer sur son attitude. Il la regarda avec plus de douceur et de regrets.
— Kaya, pardon de t’avoir blessée de la sorte. Je ne pensais pas un mot de ce que je t’ai dit l’autre jour. Je suis désolé.
Kaya baissa les yeux, à la fois touchée et surprise de l’entendre revenir sur ses paroles blessantes avec autant d’insistance. Elle ne savait plus quoi croire, elle n’arrivait même plus à mettre de l’ordre dans ses sentiments. Une nouvelle larme glissa sur sa joue. Seule l’impression d’un pantin dans ses mains restait vivace en elle. Finalement, elle était bien ce jouet entre ses doigts. Il la blessait et elle restait seule, comme une idiote ; il revenait avec des excuses et elle se sentait déjà prête à lui pardonner.
— Depuis quand tu t’excuses aussi vite… souffla-t-elle, maintenant blessée et amère par ses bonnes intentions peu normales pour le connard qu’il pouvait être. D’ordinaire, il faut aller chercher ton pardon au fond de ta gorge ! Pourquoi te croirais-je ? Pourquoi revenir sur ta décision ? Pourquoi changer à nouveau de registre avec moi ?
Ethan soupira et la reprit dans ses bras, pour temporiser à nouveau sa colère. Il posa son menton sur son épaule et inspira un grand coup. Kaya se laissa faire, ne sachant comment réagir et surtout restant complètement perdue par l’attitude ambiguë d’Ethan. Une certaine lassitude l’envahit entre ses actes alternant rejet et possession et ça influait sur son propre comportement. Sa raison lui disait de ne pas le croire, son cœur, lui, battait la chamade dès qu’Ethan se collait à elle.
— Pourquoi ? fit Ethan, d’un ton plus badin. Aaaah ! J’ai cherché « pourquoi » longtemps. Pourquoi ci ? Pourquoi ça ? Pourquoi moi !… Mais j’en viens toujours au même point. Je pense que la seule réponse, c’est parce que j’ai plus fort que moi en face ! lui répondit-il avec un petit sourire. Parce que c’est toi, parce que ma douce ennemie me manque, parce que j’étais un indécis qui a trouvé certaines réponses et parce que c’est plus fort que moi ! Je pensais que te rejeter réglerait mes problèmes, mais je me suis trompé.
— Pfff ! C’est ça ! Continue ! Essaie de noyer le poisson avec des réponses bizarres ! Tu te moques encore ! Tu ne fais que jouer avec moi, encore une fois. Je me laisse attendrir par tes manigances et ensuite je prends le revers en pleine face ! Ça t’amuse peut-être, Ethan, mais moi, je suis lasse. J’en ai marre.
Ethan effleura alors son oreille gauche de ses lèvres, ce qui fit instantanément accélérer le pouls de Kaya qui se sentit encore plus vulnérable, plus à fleur de peau.
— Pardon, Kaya. J’ai déconné, je sais. Je te promets de ne plus jamais recommencer. Je ne souhaite aucune vengeance ni ne prévois aucun plan futur pour te mettre encore plus à mal. J’ai été odieux, mais je n’en pensais pas un mot.
Le cœur de Kaya se serra. Elle avait envie de le croire, mais sa peur d’être déçue primait avant tout.
— Je te le jure... ajouta-t-il, triste et suppliant contre son cou.
Ethan la serra un peu plus contre lui et inspira un grand coup, soulagé de la sentir à nouveau dans ses bras. Se sentant tiraillée, Kaya détesta être si touchée par ses mots si inhabituels dans sa bouche. La douleur de la trahison lors de cette dispute restait cependant vive. Elle voulait comprendre…
— Alors pourquoi tu m’as dit tout ça si tu n’en pensais rien ?
Ethan caressa son dos avec douceur, voyant bien au ton de sa voix que la blessure sur son cœur par ses horribles mots avait besoin d’être pansée. Il plongea un peu plus sa tête dans son cou et s’y cacha.
— Tu… tu as touché mes cicatrices… murmura-t-il comme un aveu déchirant.
Kaya écarquilla les yeux et se sentit tout à coup coupable. Elle se détacha légèrement de lui pour lui faire face. Ethan n’osa pas la regarder dans les yeux.
— C’était donc ça ! Je le savais qu’il y avait quelque chose de louche ! Je croyais que…
Elle soupira avant de reprendre.
— Si ça ne te plaisait réellement pas, pourquoi ne m’as-tu pas repoussé avec plus de conviction ? Je veux dire, tu ne caches pas tes désapprobations d’habitude. Je n’aurais pas insisté. Se consoler, ce n’est pas forcer l’autre à faire ce qu’il ne veut pas et ce n’est pas être conciliant pour faire plaisir à l’autre. Il doit y avoir un consentement mutuel.
Ethan ne sut quoi répondre. Le problème ne venait pas du consentement mutuel. Il avait tout accepté parce qu’il le voulait. Le problème venait de ce qui se jouait derrière. Parler de ses cicatrices, de ce qu’elles représentaient et tout ce que cela induisait dans son comportement lui était difficilement envisageable. Lui-même, à ce moment-là, avait été pris en étau entre l’envie de voir Kaya effacer cette limite qu’il s’imposait et celle de la conserver coûte que coûte. Devant son silence, Kaya se sentit mal. Elle devenait la coupable de leur terrible dispute et finalement n’avait récolté qu’un outrage en réponse de celui qu’elle avait fait en bravant les interdits d’Ethan.
— Je suis désolée.
Ethan se trouva tout à coup surpris par son air navré et ses excuses.
— Kaya, ce n’est pas une question de consentement. Ce n’est pas l’acte qui me gêne…
Il se mit à rire, effaré par son impuissance à mettre des mots sur ses pensées et, pire que tout, par la façon si simple de Kaya à se tenir responsable de tout.
— Kaya, tu as touché mes cicatrices de tes lèvres. Aucune femme ne s’est jamais permis d’en avoir ne serait-ce l’idée ! Et toi, tu… tu me laisses croire que tout est possible avec une facilité déconcertante !
Devant l’air troublé de la jeune femme, il se recula et commença à faire les cent pas avant de revenir vers elle. Il devait trouver le courage et les mots qui conviennent.
— Tu es effrayante, Kaya. Tu ne te rends pas compte à quel point tu arrives à faire plier ton petit monde avec un naturel effarant. Et j’ai beau résister, je finis toujours par craquer et le retour de bâton est terrible pour moi.
Il passa ses mains sur son visage, visiblement fatigué par ses luttes intérieures.
— Le contrecoup de notre journée ensemble a été très dur. Personne n’arrive à m’amadouer comme tu le fais. Je suis resté comme un con à voir que de nous deux celui qui était le plus influençable, c’était moi ! Celui qui ne maîtrisait rien, c’était moi ! Tu n’as pas à être désolé, car dans l’histoire, celui qui ne gère pas, c’est moi. Je suis le seul responsable. Je ne pensais pas que ça irait aussi loin. Je ne savais même pas ce que j’attendais réellement de cet accord à part le fait que je voulais creuser ce mélange entre attirance et restriction entre nous. Je me disais que ça pouvait marcher parce que tu incarnes la facilité. Pas de sentiments, pas de propositions d’avenir, du sexe et du jeu, du défi permanent, de la découverte. Tu m’intrigues. J’aime la curiosité que tu fais naître en moi. Je t’ai donc fait une proposition qui semblait cohérente, mais elle s’est retournée contre moi. Je t’ai laissé toucher mes cicatrices et ouvrir une partie de moi que je ne veux pas dévoiler, alors ça m’a énervé. Ça m’a énervé, car je l’ai toutefois voulu. Vraiment. Ça m’a énervé d’être si faible, de ne pas réussir à refuser quoi que ce soit, mais en même temps d’avoir apprécié ton envie de me soulager.
Kaya se mit à rougir. C’était sans doute la première fois qu’Ethan lui parlait aussi ouvertement sur ses sentiments. Elle en était heureuse, mais ne savait elle-même plus trop quoi penser de leur relation.
— Kaya, si j’ai accepté que tu embrasses mes cicatrices de tes lèvres, que feras-tu la prochaine fois ?
L’air inquiet d’Ethan lui transperça le cœur. Kaya ne sut quoi répondre à sa demande. Tout ce qu’elle savait, c’était qu’elle n’avait jamais pensé mettre un tel désordre dans sa tête, ni le faire autant douter au point de ressortir son mode connard par réflexe défensif et la blesser en réponse. Kaya s’esclaffa, abasourdie par ce qu’elle pouvait lui inspirer. Elle ne s’estimait pas dangereuse et pourtant, pour Ethan, elle l’était. Elle pensait faire bien, mais elle lui faisait peur.
— Très bien ! déclara-t-elle alors, complètement vidée de sa vitalité. Je ne… te toucherai plus. Je comprends. Tu n’as pas à t’inquiéter de la suite. Finalement, cette proposition de réconfort n’était pas envisageable. On a fait le test et on a pu en voir les limites. C’est bien.
Elle se décolla ensuite de la porte, le visage sensiblement marqué par toutes ces épreuves.
— Je… suis fatiguée. Je pense que je vais rentrer.
Ethan tiqua à ses derniers mots et paniqua.
— Certainement pas ! Tu restes là ! On n’en a pas fini !
— Quoi ? s’interrogea-t-elle alors, ne sachant quoi rajouter au constat d’avoir fait le tour de la question sur eux.
— Je n’ai pas dit que je voulais arrêter notre petit deal ! Je dis juste que ça m’avait… surpris et que sur le coup, j’avais préféré reculer.
Il leva son index vers elle et posa son autre main sur sa hanche.
— Mais maintenant, je suis là ! Devant toi ! J’ai réfléchi, j’ai encaissé et je suis prêt ! Tu m’as décontenancé cette fois-là, mais tu ne me décontenanceras plus ! Tu peux tester toutes les méthodes que tu veux, je ne reculerai pas. Viens là ! dit-il alors en retournant son index pour l’inviter à venir vers lui. Touche-moi autant que tu veux, j’accepterai tes caresses avec courage et en apprécierai chaque effet puisque c’est censé me réconforter, me faire du bien ! Tu as le devoir de me consoler, donc j’ai hâte de voir comment tu vas t’y prendre. Tu l’as dit toi-même : « Le plus efficace est d’aller là où ça fait le plus mal ». Donc, éradique ce qui me ronge et va jusqu’au bout ! Même s’il y a un côté effrayant à cela, je reste curieux de voir ce que je vais encore devoir gérer avec toi !
Kaya écarquilla les yeux, incertaine de comprendre le discours qu’il venait de lui tenir.
— Quoi ? Tu veux… que je continue de te toucher finalement ?
— Tout à fait ! Tu as été très efficace la dernière fois, au point de me surprendre dans un sens auquel je ne m’attendais pas. Recommence !
Kaya en tomba presque la mâchoire, effarée par la conclusion à laquelle il avait abouti.
— Je te l’ai dit, Kaya : « je ne fuirai pas ». Même pas peur ! Viens me montrer de quoi tu es capable ! À la guerre comme à la guerre !
La jeune femme voulut rire, mais s’étrangla devant son nouveau défi. Alors que tout semblait aller contre eux, il retournait la situation à son avantage en un mouvement de doigt.
— Ethan, je ne sais pas si c’est une bonne idée. On n’arrive même pas à parler…
— On y arrive ! Sur le tard, mais on vient de s’expliquer.
— On n’arrête pas de se disputer ! Et c’est toujours puissance dix !
— Oui, mais on finit par s’arranger ! Kaya, on est peut-être incompatibles, on a deux forts caractères et de l’extérieur, on a peut-être du mal à nous suivre, mais tous les deux, on avance quand même. Avance avec moi.
Il ouvrit alors ses deux bras pour qu’elle vienne contre lui et qu’ils fassent la paix. Kaya ne put s’empêcher de sourire devant ce geste si lourd de sens entre eux. C’était toujours ainsi qu’ils signaient l’armistice jusqu’à la prochaine bataille. Elle se mordit la lèvre et décida de s’avancer vers lui. Son regard bienveillant soulagea Ethan jusqu’à ce que la douceur dans ses yeux fasse place à de la sévérité. Elle leva sa main et la claque partit sur sa joue. Ethan garda la tête tournée sur le côté, tant l’impact le laissa sur le carreau. Il laissa tomber ses bras immédiatement et se tut, partagé entre colère et déception d’avoir cru en un moment de paix entre eux, d’avoir cru que Kaya accepterait ses excuses. La jeune femme continua de le fixer, la poitrine se levant et se rabaissant sous l’adrénaline du moment si électrique qu’elle venait de relancer. Ses yeux se radoucirent pourtant au fur et à mesure devant le silence et le désenchantement d’Ethan. Ce dernier se toucha la joue puis la contempla, tentant de cerner le vrai du faux au fond de ses yeux. Elle lui attrapa alors les mains pour qu’il ouvre à nouveau ses bras et alla doucement se blottir contre lui. Ses bras encerclèrent la taille d’Ethan et son visage alla s’écraser contre son torse. Ethan resta figé un instant, incapable de comprendre ce qui venait de se passer.
La gifle, puis le câlin ?
Finalement, il sourit devant son étreinte. Qu’importait la bataille tant que le résultat était là : elle acceptait son câlin. Il méritait bien sa gifle, si c’était pour avoir ce geste réconfortant derrière. C’était bien du Kaya tout craché et rien n’était simple avec elle.
— J’ai la joue qui me picote… Je suis sûr que je suis tout rouge !
— Tant mieux ! Je suis bien contente que tu aies mal.
Ethan leva les yeux, même si c’était de bonne guerre après ce qu’il lui avait fait.
— Très bien. Je vais aussi gérer cette déconvenue… J’ai le câlin derrière, pour soulager.
— Même avec mon visage contre ta poitrine ? Tu es sûr que je te soulage, là ?
Ethan s’étonna de sa demande, puis sourit.
— De la rigolade ! Je te dis, je suis prêt ! Tu peux penser me torturer et me tester autant que tu veux, cela se finira en cure de bien-être. J’ai mérité ta punition. Je ne t’en veux pas et même ta seconde attaque, tu peux la réitérer, je la prendrai comme un véritable câlin et non comme une provocation. Le but est le réconfort en touchant là où ça fait mal, donc je garde un esprit optimiste concernant notre petit arrangement. Tu en veux d’autres, des preuves ?
Kaya se recula un peu et fit une moue méfiante.
— Comment ça ?
— Je te veux, Kaya… lui chuchota-t-il avec un grand sourire. Laisse-moi me faire pardonner et te consoler comme il se doit. Je t’ai blessée aussi, maintenant laisse-moi réparer le mal que tu as subi par ma faute…
Kaya se mit à rougir et baissa les yeux instantanément, morte de honte devant sa demande.
— Ce n’est pas un peu malsain, ton truc ?
— Les câlins après une bagarre, c’est malsain ? Tu trouves ?
— On ne va pas faire ça ici ! bredouilla-t-elle. Les autres nous attendent…
— Je m’en fiche des autres, Kaya. Et ici ou ailleurs, ça aussi je m’en fous si c’est pour répondre à notre besoin réciproque de réconfort. Moi, j’ai bien aimé dans notre petit local à l’orphelinat !
Le sourire coquin d’Ethan fit encore plus rougir Kaya, qui se souvint vite de tout ce qu’elle avait pu ressentir contre la porte,, puis sur la table de cette pièce exiguë. Il la serra alors un peu plus contre lui et rit à son oreille, heureux de reprendre plus sereinement leur relation. Il se trouva soulagé d’avoir pu exprimer ses sentiments et surtout de pouvoir trouver une légitimité à ses yeux pour qu’elle ne fuie plus loin de lui.
— Donc, on met vraiment en place ta proposition de réconfort mutuel ? demanda Kaya, éprouvant le besoin de mettre les choses au clair et tentant de gagner du temps.
— C’est ce que je viens de dire, oui…
Kaya se détacha alors de ses bras et releva son menton, bien appliquée à dire son avis sur tout cela.
— Très bien ! Mais j’ai des conditions à formuler. Je pense qu’il y a des détails à soulever et méritant concertation.
Ethan souleva un sourcil, perplexe sur ce qu’elle avait en tête.
— Des détails méritant concertation ? Comme ?
— Comme des clauses pour lesquelles on s’engage tous les deux !
Ethan pouffa devant sa réponse.
— Je rêve où tu me parles de contrat ? T’es sérieuse, là ?
Kaya garda sa posture assurée et ne cilla pas.
— Je suis sérieuse. Il ne s’agit plus d’un contrat de fausse petite amie pour faire signer un contrat à Laurens. Nous n’agissons plus sous les mêmes conditions ; il nous faut donc établir un nouvel accord en adéquation avec le nouvel... objectif fixé !
Kaya se racla la gorge, réalisant qu’elle devenait comme Ethan : une personne avec des objectifs à réaliser.
— Il y a des restrictions qu’on doit mettre clairement sur papier, continua-t-elle donc, pour qu’il n’y ait pas de surprises ou d’incidents, comme pour exemple notre dernière dispute qui fut la résultante de ce manque de communication entre nous. Donc, pour ne pas froisser l’autre inutilement, il faut qu’on établisse un code de conduite à respecter !
Ethan posa sa main sur sa tête et se mit à rire devant l’invraisemblance de tout cela. Ils repartaient sur un contrat, comme au début. Il avait l’impression de reculer de trois cases alors qu’il ne demandait qu’à avancer, même si la proposition de Kaya paraissait légitime, logique.
— Et c’est quoi ces restrictions ? s’alarma-t-il, s’attendant à tout et n’importe quoi avec elle.
Kaya alla au bureau et attrapa une feuille et un stylo. Ethan la suivit à contrecœur et s’assit sur le fauteuil. Il savait que quoiqu’il arrivait, il accepterait tout et n’importe quoi pourvu qu’elle reste près de lui. Une sourde angoisse le saisit. Il l’invita à s’asseoir sur ses genoux tandis qu’elle écrivait en en-tête « Code de conduite dans le cadre du réconfort mutuel entre Kaya Levy et Ethan Abberline. ». En sous-titre, elle spécifia la teneur du contrat : " Chaque partie s'engage à consoler l'autre de ses blessures, ses tristesses et déceptions". Ethan se frotta les yeux entre son pouce et son index, imaginant déjà les difficultés qu’il allait rencontrer avec ce fichu code de conduite. Il observa Kaya s’appliquer à faire son premier tiret.
— Très bien. Première clause. On est tous les deux d’accord. « Pas de sentiments ».
Elle ratifia « pas de sentiments » à côté de son premier tiret. Ethan ne broncha pas, même s’il savait déjà que ce premier point était compromis de son côté. Il ne pouvait le contester puisque c’était un point qui les séparerait indubitablement. Il y avait Adam d’une part et il était loin de la voir complètement énamourée de lui d’autre part. C’était un point sur lequel lui-même devait se pencher. Voulait-il rester ainsi à cacher ses sentiments ? Souhaitait-il qu’elle ressente la même chose pour lui ? Comment y arriver dans ce cas ? Une certaine tristesse lui serra le cœur en réalisant tout le chemin qu’il avait encore à parcourir. Car au-delà de son instinct auquel il répondait maintenant sans retenue, son objectif était bel et bien de pousser Kaya à aimer être avec lui comme lui, il pouvait aimer être avec elle.
— Cette clause entraîne donc des points à mettre à jour ! continua-t-elle, toujours concentrée sur son programme de permissions et de restrictions. Petit « A. », nous ne sommes pas en couple. Cela va de soi ! Pas de vrai ni de faux petit(e) ami(e) ou de flirt aux yeux de tous. Petit « B. », cela n’entraîne donc « pas de mots doux », « pas de main dans la main » ou autre chose que ferait un couple, puisque nous ne sommes pas un couple.
Ethan encaissa difficilement cette restriction. Il avait l’impression d’être à nouveau bridé dans ce qu’il voulait.
— Je t’ai déjà tenu la main. Est-ce utile cette mention ? commenta-t-il, tentant de faire sauter ce petit « B. » parfaitement agaçant. Tu n’en es pas morte.
— Ethan oui, ça se justifie puisque, vu le petit « C. », en dehors de nos séances de réconfort, il n’y a rien entre nous, nous sommes deux parfaits inconnus. Donc, pas de raisons de jouer au couple si on n’en est pas un. On ne reste ensemble que dans ce but, non ?
Ethan soupira, réalisant bien que ce contrat allait vite le gonfler. Il préférait encore le premier contrat de fausse petite amie pour faire plier Laurens. Il avait plus de largesse.
— Mais je peux te tenir la main lors de nos « séances » comme tu dis ? Ça rentre dans le cadre du réconfort. Si je décide de vouloir aller au cinéma avec toi dans un cadre de réconfort, pour te changer les idées par exemple, je peux vouloir te tenir la main pour que tu ne te sentes pas seule, abandonnée ou déconsidérée !
Kaya le regarda, pas dupe.
— Bah quoi ? C’est vrai ! Le réconfort, ce n’est pas que le sexe ! C’est toi qui l’as dit ! Je n’invente rien.
— Et tu prends pour argent comptant tout ce que je te dis maintenant ?
Ethan se mit à rire.
— OK, donc si tu préfères que je ne t’écoute pas, on peut aussi déchirer ce contrat et…
— Non ! le coupa-t-elle tout en l’empêchant de se saisir du papier en s’étalant dessus. C’est bon, OK. Que pendant les séances de réconfort ! OK.
Ethan sourit, heureux d’avoir gagné quelques parcelles de terrain.
— Pfff ! J’ai l’impression de programmer des rendez-vous chez le psy ! commenta-t-il tout en se nichant dans son cou.
— Arrête de râler. Une fois ce code de conduite établi, tout roulera comme sur des roulettes.
— Et on ne peut pas le reporter à plus tard ? lui demanda-t-il tout en glissant ses mains sous son charmant petit chemisier blanc.
— Ethan ! Non ! C’est important.
Elle retira sa main baladeuse, puis elle écrit les sous-parties adéquates sur le papier.
— Maintenant concernant le contrat en lui-même, au vu de ce qu’il s’est passé avec tes cicatrices, on ne force pas l’autre et on ne devient pas conciliant si on n’en a pas envie. J’y tiens ! Je ne veux pas finir par me faire insulter après avoir forcé un interdit.
Ethan attrapa une de ses mèches de cheveux et joua avec en l’entortillant autour de son doigt.
— Tu ne m’as pas forcé à quoi que ce soit et je n’ai pas été conciliant non plus. J’ai juste été surpris, une fois revenu sur Terre. Mais bon, si ça te fait plaisir de l’écrire…
— Parfait ! Donc, je note ! Par ailleurs, si l’un de nous estime qu’il a été assez réconforté et s’il souhaite cesser le contrat, il doit prévenir l’autre parti sans attendre et la rupture de l’arrangement prendra fin sans contestation ni harcèlement pour continuer.
Ethan fit mouliner sa main dans un geste concédant ses propos sans pour autant se sentir vraiment impliqué dedans. Il avait l’impression qu’on lui imposait un règlement comme à un des gamins de l’orphelinat. Il soupira tout en grimaçant sur ces considérations. Kaya inscrivit donc cette nouvelle clause malgré le peu d’enthousiasme d’Ethan, plus occupé à enregistrer chaque détail de son visage, de sa nuque ou de ses cheveux. Il glissa à nouveau ses mains sous le chemisier de la jeune femme, tout en gémissant d’impatience.
— C’est bon ? On a fait le tour ? demanda-t-il alors, bien plus intrigué par la suite de son investigation manuelle que par ce fichu code.
— Parlons du service après-vente… continua-t-elle, concentrée sur sa feuille.
— Oui… parlons du SAV… fit-il tout en léchant le lobe de son oreille. Aucune restriction. Du sexe encore et toujours, si nécessaire !
Kaya détacha son oreille de la bouche inquisitrice d’Ethan.
— Comment ça, aucune restriction ? Je ne veux pas faire tout ce que Monsieur désire. J’ai mes limites !
— Les limites sont faites pour être franchies ! lui susurra-t-il en déposant un baiser léger sur sa nuque et remontant ses mains sur sa poitrine enfermée par son soutien-gorge.
— Il y a des trucs que je ne veux pas ! C’est non négociable ! insista-t-elle, sévèrement.
— Comme ?
— Comme des trucs sado-maso par exemple ! répondit-elle vite, gênée par le sujet.
Ethan se mit à sourire.
— Ose dire que ma petite claque sur les fesses n’a pas complètement libéré ton orgasme la dernière fois ! Je garde mes claques, juste pour voir la jouissance sur ton visage ! Mais je ne jouerai pas avec un fouet si c’est à ça que tu penses…
Parler de choses plus coquines, tout en subissant les assauts câlins d’Ethan et l’écoutant de sa voix grave murmurer tout cela dans le creux de son oreille, mettait à mal les résolutions de Kaya. Une douce chaleur, sensuelle et envoûtante, se manifesta progressivement dans son corps et au creux de son ventre. Elle déglutit un peu plus et Ethan ne rata pas une miette de ses réactions. Il la taquina davantage en laissant effleurer ses lèvres contre sa joue et laissant siffler sa respiration brûlante contre elle. Elle commençait à perdre le fil de ses objectifs et Ethan se délecta de voir chaque résistance sauter sous ses caresses. Il glissa ses doigts sous son soutien-gorge et attrapa ses tétons qui durcirent instantanément.
— Je peux quand même taquiner tes tétons ? demanda-t-il alors tout en embrassant sa tempe. Ce n’est pas trop violent pour toi, dis-moi ?
Kaya ferma les yeux et retint sa respiration quand elle sentit son autre main descendre le long de son ventre, sortir de sous son chemisier et se nicher entre ses cuisses par-dessus son pantalon. Ethan appuya sur son sexe et Kaya lâcha un léger spasme sous l’effet.
— Ça m’a l’air d’aller, donc les tétons restent d’actualité. OK. Quoi d’autre ? Est-ce que je peux chercher ton réconfort avec des jouets vibrants ou stimulant ton corps, dans une quête de bien-être effaçant… tes mauvais moments ?
Il déposa un baiser près de sa bouche et Kaya rouvrit les yeux. Elle le contempla quelques secondes et encouragea son acte en cherchant sa bouche pour l’embrasser. Elle posa sa main sur sa joue et l’embrassa avec peu de retenue. Ethan fut ravi de la voir enfin plus réceptive et sourit entre ses lèvres. Leurs langues se retrouvèrent et très vite, l’oxygène leur manqua devant le besoin de retrouver l’autre contre soi. Ethan déboutonna rapidement le chemisier de la jeune femme, puis la repositionna mieux sur ses genoux pour qu’elle lui fasse face.
— Et je peux embrasser toutes les parties de ton corps, Kaya ? lui demanda-t-il maintenant, sans attendre la réponse à la question précédente et impatient de pouvoir caresser son corps avec le sien.
Ne se sentant pas à l’aise, Kaya se leva pour se mettre à califourchon sur lui avant de retrouver ses lèvres. Ethan sentit son cœur explosé devant son initiative. Une position chère à ses yeux, si belle en promesses, si efficace pour le rendre fou. Le chemisier de Kaya tomba vite.
— Oui, embrasse ! lui répondit-elle succinctement tout en retrouvant ses lèvres. Et tes mains aussi… partout !
Ethan gémit à l’annonce de ses autorisations licencieuses auxquelles il avait droit. Ethan retira aussi sa chemise et son maillot de corps à la hâte.
— Toute entière à moi, alors ? lui demanda-t-il en dégrafant son soutien-gorge et fonçant sur son téton impatient de retrouver sa langue.
Kaya inspira un grand coup devant le plaisir non dissimulé que ce contact lui procura. Elle se redressa légèrement et lui caressa les cheveux, se laissant aller devant cette délicieuse agression sur son sein. Ethan déboutonna le pantalon de la jeune femme avec maladresse, extrêmement pressé d’être en elle.
— Tout entière… confirma-t-elle, en baissant la tête et le regardant droit dans les yeux.
— Dans toutes les positions possibles donc… l’interrogea-t-il non sans crainte d’être restreint dans tout ce qui se bousculait en lui.
Kaya tenta difficilement de mettre de l’ordre dans son esprit déjà complètement parti dans un nuage de volupté pour énumérer les positions possibles qu’elle connaissait…
— Oui… lui déclara-t-elle dans un état second alors que la main d’Ethan se glissa sous son pantalon et envahissait malicieusement ses fesses de ses doigts curieux.
Son exploration descendit plus bas, le long de la raie de ses fesses et Kaya se déconnecta instantanément.
— Non ! Pas tout ! s’exclama-t-elle alors, le rose aux joues.
Ethan se stoppa net, surpris par son revirement soudain.
— Pas de sodomie ! ajouta-t-elle, comme un cri du cœur avant de se raviser par timidité. Je… je sais que tu la pratiques, puisque ça m’a valu mon deuxième renvoi de boulot, mais c’est non !
Ethan resta muet un instant alors que Kaya le fixait, rouge de honte. Il sourit alors en voyant son air décidé malgré sa gêne sur le sujet. Il se blottit un peu plus contre elle pour sonder ses prunelles vert noisette.
— Ça te fait peur ? lui demanda-t-il tout à coup, moins emporté et plus curieux par ce sujet.
— Je… non, ce n’est pas la question... C’est juste que ça n’entre pas dans mes priorités…
— Donc, ce n’est pas un non catégorique.
— Ça l’est ! Et puis tu n’es pas mon petit ami, donc il y a certaines choses que je garde pour moi et celui qui partagera tout le reste de ma vie. On n’est pas ensemble, donc pas de sodomie !
— Mmmh… Si j’étais ton petit ami, ce serait donc envisageable ?
— Ne cherche pas des pistes qui n’existent pas ! C’est niet !
— Et il y a d’autres trucs « niet » ?
— Oui ! répondit-elle alors, après réflexion. Pas de fellation !
— Quoi ! s’offusqua tout à coup Ethan. Je suis contre ! Du sexe sans fellation, c’est comme un cheeseburger sans fromage ! Inconcevable !
— Inconcevable, c’est tout à fait le terme ! Il y a des choses qui relèvent du très intime et pour moi, ça en fait partie ! Tu scindes le sexe des sentiments amoureux, alors moi aussi dorénavant ! Tu n’es pas mon petit ami, il n’y a pas d’amour entre nous, donc pas de fellation !
— Je la veux ! Et pas besoin d’excuses pour faire ce genre de chose ! Je veux ma petite gâterie ! On n’a pas encore le cas qui s’est présenté, mais ce n’est pas pour autant que je ne l’espère pas !
— Non, il faut des limites ! Et pour moi, ça marque la limite entre toi et l’homme que j’aime ! Je réserve certaines choses à Adam ! Je ne vais pas te mettre au même niveau que lui ! Voilà !
Ethan s’esclaffa devant sa façon de le rabaisser parce qu’il n’était pas son fiancé et ne pouvait prétendre à tous les privilèges « d’un membre premium » !
— C’est dégueulasse ! Moi, je t’ai fait un cunnilingus ! Là, t’as rien dit ! T’as pas bronché, que je passe ma langue par-dessus ce qu’avait fait ton super Adam !
Kaya se leva tout en cachant sa poitrine de son bras, peu contente de la tournure de la conversation. L’attaquer sur sa relation avec Adam avait tendance à l’énerver.
— C’est comme ça ! trancha-t-elle sèchement. À prendre ou à laisser !
Ethan se leva à son tour, le regard sévère.
— Tu peux écrire ton code… je te ferai changer d’avis.
— Pfff ! Dans tes rêves !
— Tu me supplieras ! déclara-t-il d’un ton condescendant.
— Là, c’est toi qui supplies, on dirait !
— Tu crois ça ?
— C’est certain ! répondit-elle avec défi.
Ethan quitta l’affrontement visuel en silence et commença à fouiller un peu partout dans la pièce. Kaya resta intriguée, ne sachant ce qu’il pouvait maintenant comploter pour la faire taire et montrer qu’il gagnerait ce duel.
— Qu’est-ce que tu cherches ? À quoi tu joues ?
Ethan fouilla les tiroirs du bureau, les boîtes et toutes les planques possibles…
— De quoi te faire dire « Encore Ethan ! D’accord ! Je raye cette clause ! »…
Kaya rougit à nouveau, curieuse de connaître ce qu’il avait en tête pour la faire fléchir, mais apeurée aussi par ce dont il était capable pour atteindre ses foutus objectifs.
— … et je l’ai trouvé ! continua-t-il avec un petit sourire. Je savais bien que Barney et Simon n’étaient pas des anges au boulot !
Il secoua alors avec malice l’étui de préservatif qu’il venait de sortir d’un tiroir de meubles. Kaya loucha dessus, comprenant que leurs petits désaccords ne changeaient en rien la donne sur les envies d’Ethan.
— Très bien… On en était à « craquera ou craquera pas », c’est ça ? ajouta-t-il avec une lueur de défi dans les yeux. Viens là que je te fasse oublier qui tu es !
Kaya s’esclaffa, sidérée par son assurance.
— Prétentieux ! Ça va, les chevilles ?
Ethan lui sourit, déterminé comme jamais.
— Tu verras ! Je vais tout faire pour que tu te délectes de nos galipettes !
— Signe d’abord ce papier ! lui déclara-t-elle tout en montrant du doigt le contrat sur le bureau.
Ethan avança alors lentement vers elle, le regard prédateur. Par instinct, Kaya recula un peu.
— Pourquoi caches-tu ta poitrine avec ton bras ? lui demanda-t-il, plus séducteur. Montre-moi… Je veux tout voir ! À moins que là aussi, il y ait des parties interdites à ma vue ?
— Idiot… souffla-t-elle, en voyant qu’il se moquait bien de ces clauses et de leurs conséquences.
— Alors montre ! commenta-t-il d’une voix plus chaude.
Kaya baissa son bras, le rose aux joues, et Ethan contempla avec un petit sourire le spectacle. Il lui attrapa une de ses mains.
— J’ai le droit de la tenir, là ? On est bien à une de nos « séances » ? Rassure-moi ?
— Arrête de me chambrer ! répondit-elle d’une petite voix, en n’osant pas le regarder. Ce n’est pas drôle.
Ethan porta alors la main de Kaya à sa nuque, ce qui obligea la jeune femme à se coller à lui. Celle-ci ne put dévier son regard plus longtemps et se trouva vite happée par les yeux de braise qu’il lui offrait, alors que son visage restait concentré sur les moindres réactions de sa princesse. Très vite, elle se trouva désarmée, telle une proie entre les serres d’un rapace. Son cœur battait la chamade et la tension sexuelle entre eux se manifesta aussitôt. Un simple regard transperçant le sien et allant percuter directement son cœur, et elle savait qu’elle n’attendait maintenant qu’une chose : qu’il la fasse sienne une nouvelle fois. C’était déconcertant d’être si sensible à ses changements d’humeur, à ses manigances et à son charme. Elle était toujours dans le doute et l’angoisse dès qu’il commençait quelque chose, car elle ne savait jamais comment elle allait survivre au raz-de-marée Ethan. Et à chaque fois, son cœur répondait à ses assauts avec entrain et bonheur. Chaque nouvelle tentative la rendait plus vivante, chaque défi qu’il lançait la forçait à malmener son cœur jusqu’à réaliser qu’en réalité, ses contrariétés devenaient des moments de pur soulagement. Et plus elle passait de temps avec lui, plus ces moments de soulagements la rendaient dépendante.
Délicatement, Ethan attrapa son autre main et la porta aussi à son cou, puis il serra Kaya en l’encerclant de ses bras. Ils se contemplèrent ensuite en silence quelques instants. Un silence où tout se disait : envie de l’autre, bonheur d’être ainsi corps contre corps, attente et frustration de ne pas avoir plus, mais aussi besoin de temporiser encore pour mieux profiter de chaque instant. Ethan posa son front contre celui de Kaya et ferma les yeux. Surprise, celle-ci constata qu’il restait timide dans ses actes.
Il attend quoi ? Il n’est pas si hésitant d’habitude ? Il fonce !
Kaya soupira, complètement désabusée par sa propre attitude.
Et moi, je suis pathétique ! J’en viens à être frustrée qu’il n’aille pas plus vite.
Ethan prenait le temps de jouer avec ses nerfs. Pas de baiser, pas d’étreinte musclée pour passer à l’acte. Il se contentait de rester ainsi, contre elle.
— Quelque chose ne va pas ? demanda-t-elle maintenant, sceptique de ce qu’il faisait et trop impatiente de ne pas savoir ce qu’il avait en tête.
Ethan ne lui répondit pas et garda ses yeux fermés. Il frotta de son nez le sien dans un geste tendre où leurs souffles se mêlaient. Le besoin de contact se fit ressentir dans ce tout petit geste, mais aucun des deux n’osait aller plus loin. Ethan semblait vouloir profiter de cette simple étreinte tandis que Kaya se refusait à faire le premier pas pour répondre à un éventuel souhait tordu à se montrer impatiente de coucher avec lui. Exprimer son envie sexuelle se résumait à dire qu’elle ne pouvait plus se passer de lui : c’était hors de question ! Pourtant, son impatience fut prise au dépourvu lorsqu’il laissa glisser son pouce le long de sa colonne vertébrale et fit frissonner sa peau instantanément. Ses doigts vinrent faire des petits cercles par-dessus son pantalon pour remonter à nouveau tout son dos. Kaya frémit une nouvelle fois quand la main d’Ethan atteignit le creux entre ses omoplates et caressa enfin sa nuque. Sa libido revint à la charge devant cette impression d’être à sa merci, sa main jouant contre son cou. Il n’y avait aucune force, aucune possession vive et violente dessus. Pourtant, il restait le maître de son emprise, quelle que soit l’option choisie. Cette position si naturelle au premier abord était cependant lourde de sens pour Kaya qui sentait par ses petites caresses dans son cou, tout son besoin de la posséder, de mettre une assurance sur l’ascendance qu’il pouvait avoir sur son désir. Elle pencha alors un peu la tête en arrière, se décollant ainsi du front de son partenaire. Ethan laissa tomber un peu plus son visage contre son cou, trouvant dans son geste une excuse pour se coller un peu plus contre elle. Il inspira profondément et la serra fort dans ses bras. Kaya apprécia cette étreinte avec un apaisement évident, n’attendant finalement que cette envie de fondre contre lui, de ne faire plus qu’un. Elle glissa sans attendre sa main dans les cheveux d’Ethan en appuyant bien sur ses caresses. Ce simple geste poussa ce dernier à continuer un peu plus son exploration en glissant une nouvelle fois sa main dans le pantalon de la jeune femme. Kaya se cambra et il put alors serrer fermement une de ses fesses. Devant cette délicieuse sensation, Kaya s’agrippa à lui comme si sa vie dépendait de sa bienveillance à la sauver de son trépas. Un désir de plus en plus lancinant la rongeait de l’intérieur et elle n’arrivait plus à contenir le moindre signe de frustration. Très vite, elle baissa sa tête pour trouver les lèvres d’Ethan qui ne refusa pas son baiser. Leurs langues s’entremêlèrent sans gêne, augmentant un peu plus la sensualité de leurs caresses et l’entrain à vouloir posséder l’autre. Comme le déclencheur qui fallait pour passer à la vitesse supérieure, Ethan porta alors Kaya vers le bureau et l’obligea à poser ses fesses sur le plan de travail. D’un geste rapide, il dégagea ce qui se trouva dessus et s’étala sur Kaya, impatient d’arriver enfin aux choses sérieuses. Les jambes de la jeune femme s’enroulèrent autour de lui sans attendre, accentuant la pression de son bassin contre celui de son partenaire. Ethan gémit à l’idée de retrouver enfin sa princesse contre lui. Toute sa frustration se libérait à chaque nouveau mouvement de l’un d’eux.
— Putain, ce que tu m’énerves, Kaya ! Ce n’est pas possible d’être aussi agaçante ! lui déclara-t-il doucement, tout en la couvrant de baisers sur le visage avant de retrouver sa bouche et ne plus s’en défaire.
Sans retenue, il attrapa son sein d’une de ses mains et glissa sa langue dans sa bouche. Kaya gémit à son tour, pour le plus grand bonheur d’Ethan.
— Toi aussi, tu m’énerves ! Tes mains sont un véritablement agacement pour mon corps ! Va falloir… trouver une solution !
Ethan se mit à rire, ravi de pouvoir partager aussi aisément un tel moment avec elle.
— Si tu savais à quel point j’adore agacer ton corps de mes mains !
Sa main quitta son sein et fonça droit dans son pantalon et se glissa sous sa culotte. Kaya se raidit, prise d’un doux tremblement en sentant les doigts d’Ethan agir tel un baume sur ce fameux agacement si important au niveau de son entrejambe qu’était son clitoris.
— Oh merde ! lâcha-t-elle dans un souffle quand ses doigts dévièrent pour s’enfoncer en elle.
Ethan ne put s’empêcher de sourire devant ses réactions alors qu’elle se dandinait sous lui pour arrêter ce chatouillement qui ne cessait de la rendre folle.
— Tant que ça ? commenta-t-il, un brin moqueur.
— Je te déteste, Ethan Abberline ! lui déclara-t-elle en réponse, le regard brillant de plaisir.
Ethan se précipita sur ses lèvres pour donner le change à ses propos. Elle pouvait le détester autant qu’elle le voulait tant que c’était de cette façon si douce. Elle pouvait même le traiter de connard, pourvu qu’il puisse continuer à la taquiner de la sorte.
— Es-tu sûr de toujours vouloir signer ce code de conduite, Princesse ? Tu ne tiendras jamais la route face à mes mains réconfortantes !
— Je n’ai pas encore dit mon dernier mot, Abberline ! Je n’ai encore rien fait sur toi avec mon petit corps ! Crois-tu que je vais rester là à subir tes caresses sans me défendre ? Je n’ai encore rien fait de mes mains, moi !
Ethan se releva légèrement, surpris par ses mots si prometteurs et son air mutin. Il rougit légèrement, en laissant divaguer son esprit sur toutes les surprises dont elle était encore capable avec lui, puis se mit à rire légèrement en devinant que son propre calvaire était loin d’être fini, que son cœur et ses sentiments allaient être mis encore à rude épreuve.
— Kaya… dit-il alors en posant son front contre sa poitrine. Voilà pourquoi je te dis que tu es effrayante !