Salut les Cassiaddicts !
La surprise du jour est ici !
Découvrez vite le chapitre 1 du T6 de JTV !
Si tu aimes , like, commente ! ^^
©Jordane Cassidy - 2021
1
BIZARRE
Ethan jetait des regards ravis vers Kaya tout en conduisant. Complètement frigorifiée, elle tentait de se réchauffer les mains contre le chauffage du pick-up. Un air de déjà-vu lui revint en mémoire : la première fois qu'il était venu la voir chez elle afin de lui proposer son contrat de fausse petite amie pour l'aider à convaincre Laurens d'investir dans son entreprise. Beaucoup d'événements avaient traversé sa vie depuis ce fameux soir où il lui avait demandé de jouer ce rôle pour les besoins d'Abberline Cosmetics.
Aujourd'hui, Kaya était réellement sa petite amie. Un rôle qui résonnait avec bien plus de joie, de bonheur que ce qu'il considérait auparavant comme une simple nécessité, au mieux un mal pour un bien. Elle grelottait tout en grommelant d'être trempée.
— Arrête de sourire ! Il n'y a rien de drôle ! lui invectiva-t-elle.
— Désolé ! C'est juste que je me rends compte que, même en tant que petite amie, tu grelottes toujours de la même manière et tes lèvres sont toujours violettes. J'ai encore plus envie de te les réchauffer, ma petite amie !
— Très drôle ! À qui la faute si je suis frigorifiée ? Je sens la neige fondre entre ma peau et mes vêtements !
— Tu l'as cherché aussi, en voulant faire une bataille de boules de neige... Tu veux que je te réchauffe ? lui demanda-t-il alors, d'un air coquin et entendu. Je te jure que je m'arrête tout de suite !
— Rhaaa ! Tais-toi et conduis ! Je veux surtout me déshabiller rapidement !
— Putain, Kaya ! se mit-il à rire. Tu veux vraiment faire monter mon désir. Ne me dis pas des choses pareilles ! Maintenant, je te vois toute nue dans mes bras, toi sous moi… ou moi sous toi, comme tu veux ! Et là, ce n'est pas une question de gentillesse, de courtoisie, mais bien parce que les deux possibilités m'excitent !
Kaya le bouscula pour la forme, amusée par ses sous-entendus lubriques. Ethan se mit à rire de plus belle.
— De toute façon, moi aussi, j'ai froid et je pense que je n'aurais pas la patience d'attendre notre arrivée à la maison et les explications à donner à Charles et Cindy, pour enfin nous retrouver un peu seuls et nous réchauffer comme il se doit.
— Tu ne veux plus rentrer ? Qu'est-ce que tu racontes ? lui demanda-t-elle alors, suspicieuse.
Ethan braqua alors le volant de la voiture pour sortir de la grande route et se garer devant un hôtel.
— Mais qu'est-ce que tu fabriques ?
Il stoppa la voiture sur le parking et se tourna alors vers elle, l'œil vif.
— Je veux te faire l'amour… et réchauffer chaque centimètre de ta peau et de tes lèvres violettes !
Kaya déglutit. Ses joues rosirent instantanément. Les mots lui manquèrent.
— Je veux te serrer dans mes bras, te couvrir de baisers, poser mes mains partout sur toi. Je veux que tu gémisses et que tu fondes sous le passage de ma langue. Je te veux tout entière, parce que c'est toi, parce que tu es ma petite amie dorénavant et parce que je t'aime.
Les yeux transperçants d'Ethan ne firent que confirmer son intention de valider rapidement ses objectifs. Kaya ne trouva rien à objecter face au désir avéré de ce dernier. Elle se contenta de regarder ses doigts, complètement perdue quant à l'attitude à adopter maintenant.
— Rien à redire ? Parfait ! constata Ethan, satisfait.
Il sortit du pick-up sans plus d'explications. Kaya l'observa contourner la voiture, le cœur battant. Les promesses d'Ethan l'inquiétaient autant qu'elles l'excitaient. Il y avait toujours cette notion de chaud et de froid, de bien et de mal, de peur et d'attirance entre eux. Mais cette fois, la donne était différente : il l'aimait. La sincérité était là, sous ses yeux, et elle devait l'accepter, elle devait s'y habituer. Ethan avait retrouvé de son flegme depuis qu'ils avaient quitté ce champ couvert de neige. Sa facilité à exprimer ses sentiments envers elle la déstabilisait à présent.
Ethan lui ouvrit la porte, en parfait gentleman.
— Allons vite nous réchauffer à l'hôtel ! On ne peut pas rester plus longtemps mouillés, nous allons choper la crève.
Il lui tendit la main tendrement. Kaya l'accepta sans contester et sortit du véhicule. Une fois devant la réception de l'hôtel, Ethan lui demanda de l'attendre le temps de régler la réservation de la chambre, puis ils montèrent à l'étage. Dans l'ascenseur, Kaya demeura silencieuse. Le nouveau statut de leur relation la mettait vraiment mal à l'aise. Elle ne savait plus vraiment comment se comporter. Si sur le moment, dans le champ, au bord de la route, tout lui semblait limpide, pensant maîtriser la situation, depuis son entrée dans la voiture, tout était différent : elle doutait maintenant de la meilleure façon de se comporter.
— Arrête de réfléchir ! lui dit alors Ethan.
Kaya le regarda alors, surprise.
— Je ne réfléchis pas.
— Si, tu réfléchis. Tu t'interroges sur ce qui va se passer dans cette chambre.
Immédiatement, comme une coupable venant d'être prise sur le fait, Kaya baissa les yeux. Ethan la prit alors dans ses bras et soupira.
— Écoute, on va d'abord retirer nos affaires et se réchauffer. Et ensuite, on verra. Ne te bloque pas sur des détails. Je suis allé sans doute trop fort à te dire de telles paroles dans la voiture. Je n'aurais pas dû te dire tout ça aussi franchement et crûment. Finalement, ça ne te rassure pas. Je voulais te montrer à quel point j'apprécie notre nouvelle relation, mais tu paniques… Je réalise qu'il va falloir peut-être ajuster deux trois choses entre nous.
— Ce n'est pas ça… enfin si ! C'est surtout que tout me semble bizarre maintenant.
— Pour moi, rien n'a changé… à part que tu sais maintenant à quel point tu me rends dingue !
Esquissant un petit sourire fier, il lui déposa un baiser sur le front et l'invita à sortir de l'ascenseur. Une fois à l'intérieur de la chambre, l'émerveillement de Kaya concernant le lieu fit place à la colère.
— Mais t'es malade ! Ce n'est pas une chambre, c'est une suite ! Une chambre aurait suffi ! Surtout qu'on est en pleine journée et qu'on ne risque pas d'y passer la nuit. C'est de l'inconscience que de payer si cher quelque chose pour un usage si limité !
Ethan se pencha près de son oreille.
— Les chambres n'avaient pas de baignoire !
Kaya le fixa, peu convaincue.
— Ce n'est pas une baignoire, mais un jacuzzi ! Une douche aurait très bien pu suffire.
— Tu as vu la taille de leur douche ? lui demanda-t-il, peu satisfait. On n'y serait jamais rentré à deux ! Et je compte bien me faire réchauffer par tes caresses !
— Pourquoi ai-je l'impression que tu essaies encore de m'entourlouper ? Je croyais que les USA étaient le pays des obèses, de l'extravagance et donc que tout était fait pour répondre à cette tendance, non ?
Ethan lui retira son manteau et son bonnet.
— Non, tout n'est pas adapté…, Chaton !
Il l'aida ensuite à retirer son pull et son T-shirt.
— En tout cas, la gentillesse et tes envies ne doivent pas induire que tu te ruines ! répondit-elle plus durement.
— C'est déjà fait… commenta-t-il doucement, tout en se concentrant sérieusement à retirer les bretelles de son soutien-gorge. Il n'y a plus rien à craindre de ce côté.
Kaya grimaça, se sentant toujours aussi coupable de ses dettes.
— Ce n'est pas une raison pour recommencer ! murmura-t-elle pour la forme. Inutile de me rappeler ma responsabilité sur la santé de ton compte en banque...
— Tu n'es pas responsable, c'est moi. Je gère et dépense comme je le veux. Dis-toi que j'ai juste sauvé l'avenir de ma petite amie. N'est-ce pas le rôle de l'homme qui l'aime ?
Kaya grimaça. Ce nouveau contrat avait complètement changé le comportement d'Ethan, qui lui parlait plus ouvertement depuis. Il l'abandonna une seconde, puis revint avec deux serviettes. Il en déposa une sur les épaules de Kaya qu'il frictionna pour la réchauffer.
— Laisse-moi être gentil avec toi… lui glissa-t-il doucement à l'oreille. Ne râle pas ! Je veux juste marquer le coup pour notre première fois en tant que véritable couple. Je veux que ça reste un magnifique souvenir aussi bien sur le fond que sur la forme. Le cadre est important pour moi !
Il lui offrit alors un sourire malicieux.
— Idiot ! répondit-elle plus timidement. Regarde-toi ! Tu t'occupes de moi au point de t'oublier ! Déshabille-toi vite ! Je croyais que tu avais froid, toi aussi.
— Tu m'aides ? demanda-t-il alors, un grand sourire sur les lèvres, devant son inquiétude.
Kaya l'observa un instant, peu dupe.
— Je vais gagner du temps et faire couler l'eau de notre méga baignoire. Déshabille-toi en attendant !
Bon, pas d'effeuillage coquin pour moi, cette fois !
— Reconnais au moins que c'est cool, un jacuzzi ! s'en amusa-t-il.
Elle le fusilla du regard avant de sourire finalement, puis de chercher à quoi pouvait correspondre chaque bouton de la baignoire.
Ethan se déshabilla et étendit leurs vêtements humides sur des chaises. Kaya s'assit sur le bord du jacuzzi, une fois nue, mais hésita à s'installer. Ethan la rejoignit rapidement.
— J'ai les pieds tellement gelés que l'eau me paraît brûlante.
À l'inverse de Kaya, Ethan n'hésita pas à rentrer et à se plonger dans l'eau chaude. Il se recroquevilla pour apprécier la chaleur sur sa peau, puis s'approcha de sa petite amie. Délicatement, il lui mouilla les jambes et lui caressa les pieds. Kaya ouvrit la bouche de surprise en sentant l'eau brûlante sur sa peau.
— Entre d'un coup ! C'est le mieux ! lui dit-il alors.
Il lui offrit un sourire charmeur et il lui tendit ses bras. Kaya s'esclaffa, connaissant bien ce geste si important entre eux. Et cette fois-ci, elle ne se rebella pas, n'hésita pas et fonça dans ses bras, éclaboussant les extérieurs du jacuzzi au passage. Surpris, Ethan la serra fort et s'étonna de ne pas avoir eu à lutter davantage pour obtenir gain de cause, contrairement à leurs habitudes.
C'est ça qui change dans le statut de petit ami ? Moins de luttes ? Cool !
Kaya passa ses bras autour du cou d'Ethan et se recroquevilla un peu plus contre lui, à califourchon, laissant échapper les derniers frissons sur sa peau couverte par la chair de poule.
— Ça va mieux ? demanda-t-il au bout de plusieurs secondes de silence.
— Ça fait du bien !
— Tu vois que la suite plutôt que la chambre classique, c'était une bonne idée. On est tranquille, ensemble, au chaud, dans le jacuzzi…
Kaya posa sa tête sur l'épaule d'Ethan. Ce dernier ferma un instant les yeux et se laissa porter par leur petit câlin. Il lui caressa le creux de la nuque lentement.
— C'est sûr… il y a une amélioration évidente comparée au champ, à la neige et au froid. Mais tu ne me feras pas croire que ce faste était nécessaire.
Ethan sourit à son sarcasme.
— Et en plus, tu es dans mes bras ! souffla-t-il tendrement. Que demander de plus ? Je préfère ça même si c'est bizarre, plutôt que notre relation d'il y a une heure. Pas toi ?
— Disons que je suis passée du stade de la méchante qui quitte un homme à celle de l'idiote qui n'a rien compris à l'histoire. Ça m'agace, mais il y a pire.
Ethan grimaça
— Kaya, je suis aussi coupable. Je n'ai pas osé te dire quoi que ce soit plus franchement. Je n'ai eu aucun courage. Ne rumine pas.
Kaya se décolla de lui et le regarda droit dans les yeux.
— Ethan, quand tu m'as dit « je t'aime » l'autre jour dans la douche, tu le pensais vraiment, n'est-ce pas ? Tu as été franc ?
Ethan ne répondit rien, mais ne quitta pas son regard de celui de Kaya.
— La leçon sur le « I love you » n'était pas anodine non plus, pas vrai ? Ta demande du retrait de la clause « pas de mots doux » sur le contrat aussi ? Quand tu m'as exhortée à tomber amoureuse de toi, c'était parce que ce ne serait plus à sens unique, n'est-ce pas ? Tu as essayé de me dire les choses et j'ai tout compris de travers. Je n'ai pas vu la différence dans ton discours entre ce qui se passait entre nous au début et maintenant…
Ethan esquissa un petit sourire à ces souvenirs, mais remarqua la contrariété de Kaya.
— Depuis quand ? Depuis quand as-tu pris conscience de ce que tu ressentais vraiment pour moi ? demanda alors la jeune femme, très sérieusement.
D'abord gêné de dévoiler une vérité pouvant fâcher, Ethan se lança toutefois.
— Depuis mon retour des States, après Noël. Après notre journée ensemble…
— Pour l'anniversaire de la mort d'Adam ? demanda-t-elle pour confirmation.
Devant le silence d'Ethan et son visage lui laissant peu de doutes, Kaya se mit immédiatement à réfléchir et à se remémorer tout ce qu'ils avaient vécu depuis.
— Donc, au café, quand on s'est fâchés avant le Nouvel An et que je t'ai renversé une nouvelle fois de l'eau dans la figure…
— C'était parce que je ne voulais pas que mon cas s'aggrave, donc j'ai tout fait pour mettre un terme à ce qu'on vivait. Je pensais que la distance était la solution pour que tout cesse de mon côté. Mais bon, il est clair que je n'ai pas tenu. J'ai été pitoyable. Tenir seulement quelques jours, c'était vraiment une mauvaise résolution pour bien commencer l'année. Remarque ! Nous n'avions pas passé le Nouvel An, donc c'est peut-être moins grave… Cette fois-ci, j'ai juste eu peu de volonté ! Tu es ma drogue, que veux-tu ? Mon frère a raison. Ton prénom était pourtant un avertissement ! Ma marijuana ou un truc du genre… Il faut croire que je n’arrive pas à me passer de toi !
Kaya lui lança un regard blasé à l'évocation du sens peu glorieux de son prénom qu'avait révélé Max, puis reprit sa réflexion.
— Alors, ça n'avait rien à voir non plus avec tes cicatrices… lui demanda-t-elle de façon triste, tout en réalisant à côté de quoi elle était passée.
Ethan hésita.
— Il était plus facile pour moi de te sortir cette excuse plutôt que celle du connard amoureux transi… Sache que la façon dont tu t'en es occupées ce jour-là, après notre visite au cimetière, la façon dont tu as traité mon problème, a aussi accentué ma conviction que j'avais des sentiments plus profonds pour toi. Ça m'a encore plus effrayé sur ma réceptivité à ton égard. Je ne contrôlais pas ce qui m'arrivait et c'est pour ça que j'ai voulu prendre mes distances. Dès que tu touches mes blessures... sous mes cicatrices, ça… me fait peur. Je ne contrôle plus rien. Mais c'est aussi ça qui me fait dire que tu me fais du bien. Tu remues tout en moi et m'obliges à voir les choses autrement.
Il lui caressa alors le visage de sa main mouillée.
— Respire. C'est du passé. Ce n'est plus important.
— Ça l'est pour moi ! Ton appart' en bordel…, c'est à cause de moi aussi ? lui demanda-t-elle d'une petite voix.
Ethan se mit à rire jaune en réalisant qu'elle ne lâchait rien.
— Tu comptes reprendre tous les points plutôt négatifs de notre relation un par un ?
Kaya baissa les yeux.
— Je me sens tellement idiote, quand je repense à tout ça. Je ne pensais pas du tout à cette possibilité de sentiments entre nous. On avait un contrat, des objectifs, des convictions. Tout était tellement clair depuis le début. Et ton discours m'orientait souvent dans ce sens… Pas de mariage, pas de bébé, pas de sentiments, pas d'attaches, juste se faire du bien…
— Vraiment ? l'interrogea alors Ethan. Aucun sentiment ? Pourtant, c'est bien toi qui m'as dit que l'on est un couple lorsqu'il y a des sentiments réciproques, que l'on ne peut être la petite amie de quelqu'un sans de réels sentiments et, malgré tout, c'est toi qui as proposé ce contrat de couple. Pas vrai ? Donc, si tu as signé ce contrat de petite amie, c'est que finalement, tu en as aussi un peu, non ?
Devant son attitude moralisatrice et la confusion de ses sentiments, Kaya se mit à rougir.
— Tu crois toujours qu'il n'y a pas de sentiments entre nous ? lui demanda-t-il plus sérieusement. Kaya, tu es restée. Tu n'es pas partie. Tu aurais pu camper sur tes positions et me laisser en plan. Pourtant, tu es nue dans mes bras.
Kaya ne sut quoi répondre. Il n'avait pas tort, mais de là à partager exactement la même chose que lui : elle ne savait plus.
— Ethan, je suis consciente que les choses ont changé. Davantage chez toi que chez moi et que, dorénavant, tu attends beaucoup de moi, et notamment en ce qui concerne les sentiments, mais…
Ethan posa alors son index sur sa bouche pour la faire taire.
— Je serai patient. Je sais très bien où l'on en est tous les deux. Je sais juste que je dois remplir un peu plus ta jauge d'amour me concernant ! Ni plus ni moins. J'ai commencé à l'augmenter face à saint Adam, mais je sais aussi que j'ai encore du chemin.
Il lui déposa un baiser furtif sur la bouche.
— J'ai quelques idées en stock pour y parvenir néanmoins.
Il déposa un second baiser furtif sur ses lèvres et Kaya pouffa devant son ton badin.
— Laisse-moi deviner… réchauffer mes lèvres violettes, me tendre les bras, poser tes mains partout sur moi en… m'appelant Princesse !
Ethan lui sourit alors, heureux de l'énumération de leurs habitudes devenant maintenant des marques de tendresse.
— C'est ce qui te paraît efficace ? Avoue que cela te plaît !
Kaya le dévisagea d'abord, ne voulant vraiment pas lui répondre par l'affirmative, et baissa les yeux, troublée par autant de confidences entre eux.
— Tu sais, Princesse, ta liste des gestes affectueux est toute petite par rapport à la mienne ! Prépare-toi, car tout va changer maintenant. Le numéro un de ma liste est : te câliner tout le temps !
Kaya sonda ses prunelles fières et pleines d'envie.
— Tu n'es pas obligé de le faire tout le temps.
— Oh que si ! lui répondit-il de façon assurée. Tu n'imagines pas mon manque constant de toi. Toujours des contrats qui m'ont restreint parce qu'il fallait trouver des excuses ou répondre à des clauses pour que mes gestes soient conformes... Plus de retenue maintenant ! N'importe où et tout le temps désormais !
— Même maintenant ? osa-t-elle demander tout en devinant sa réponse.
— Encore plus maintenant ! Ce que j'ai dit dans la voiture, je le pense toujours, tu sais…
Il déposa un autre baiser sur sa bouche tout en jouant la légèreté. Kaya loucha sur ses lèvres un instant.
— Tu as dit que tu ne voulais plus de contrats et pourtant, tu as accepté celui d'être mon petit ami…
— Par la force des choses !
Ethan loucha également, leur nez restant collé l'un à l'autre.
— Tu crois franchement que j'allais refuser celui-là alors que je voulais plus que tout que tu sois réellement ma petite amie et non plus un leurre pour Laurens !
— Tu les as tous acceptés alors que tu n'en voulais plus...
— Je signerai encore tout ce qui m'apportera du bonheur avec toi.
Kaya se montra troublée par ses paroles si belles à son égard. Elle comprenait son abnégation en faveur des sentiments qu'il éprouvait pour elle.
— Vraiment ?
— Vraiment !
Kaya se détacha de son visage, l'air mystérieux.
— Parfait ! Ça tombe bien, j'ai un nouveau contrat à proposer !
D'abord dans l'incompréhension, Ethan leva les yeux, déjà fatigué et démoralisé par ce qu'elle préparait.
— Vas-y ! Dis-moi…
— Voilà l'idée !…
Kaya lança une salve d'eau chaude dans la figure en réponse.
— Je déconne ! C'était juste pour te faire marcher. Tu fais encore le mec trop gentil ! Tu ne dois pas tout accorder par amour ou pour rentrer dans mes bonnes grâces !
Elle lui envoya une nouvelle pichenette dans la figure pour le rabrouer. Bon joueur, Ethan lui sourit finalement et répondit à sa douche intempestive en la serrant dans ses bras et lui volant à nouveau un baiser.
— Vilaine ! Fais-toi pardonner ! Réconforte-moi !
— Il faut un contrat pour cela ? Ou bien le mettons-nous dans les clauses de celui des petits amis ? lui demanda-t-elle en déposant aussi un baiser sur ses lèvres.
— Petit ami ! répondit sans hésitation Ethan, grand sourire, tout en caressant son nez du sien. Tu peux aussi ajouter sexe, tendresse et amour.
— Ce que vous êtes exigeant, Monsieur Abberline !
— Aaaah ! Si je m'écoutais, tu serais surprise de mon exigence !
Il se colla un peu plus contre elle et réclama un nouveau baiser.
— Tu voudrais quoi exactement ? murmura-t-elle entre leurs lèvres qui commençaient à se dévorer.
— Pour commencer, l'amour toute la journée ! La totale !
Il déposa une série de baisers sur ses lèvres et ses joues en augmentant au fur et à mesure leur force d'impact.
— La totale ! répéta Kaya, joueuse. Ça ne fait pas un peu trop pour commencer une relation amoureuse ?
— Je ne sais pas faire comme tout le monde. Pas besoin d'aller crescendo. Trop frustrant. Mieux vaut vivre à fond...
Cette fois-ci, le baiser qu'il réclama devint langoureux. Tous deux avaient besoin de cet approfondissement des choses. Ethan voulait laisser dériver son cœur et Kaya voulait simplement se laisser aller au bonheur d'être avec lui, maintenant qu'elle avait fait le point sur leur situation. Ethan dévia ses baisers dans son cou, alors que ses mains caressaient ses hanches.
— Kaya, même si j'ai réalisé que j'étais amoureux lors de cette journée avec toi pour honorer ton Adam, je pense que je craque pour toi depuis plus longtemps encore. J'ai tellement soif de toi…
Ethan lui confiait ses sentiments avec une facilité qui l'étonnait lui-même. Il se sentait tellement bien qu'il ne voyait plus de problème à lui dire la vérité.
— Depuis le début, même si tu m'as énervé de nombreuses fois, tu avais aussi cet effet d'attraction sur moi. Tu me plaisais. Et encore aujourd'hui, j'ai l'impression d'être un aimant qui veut absolument se fixer sur toi. C'est vrai, c'est bizarre tout ça. Cette sensation étrange que tu m'es peut-être destinée, que tout ça a peut-être un sens : notre rencontre, nos contrats, nos tergiversations. Kaya, j'en viens même à croire que ma vie peut vraiment changer avec toi…
La sincérité d'Ethan toucha Kaya, qui posa alors ses deux mains sur les joues de ce dernier et lui offrit un baiser délicat en guise de soutien. Ethan accepta son baiser comme une goutte d'eau à sa soif.
— Ne t'es-tu jamais demandé si la mort d'Adam n'était-elle peut-être pas une étape pour favoriser notre rencontre et notre relation ? Parfois, j'y pense, j'y crois. Parfois, je me dis que je déconne, que je deviens complètement dingue avec toi, à croire tout et n'importe quoi. Et puis des fois, je remercie quand même le destin de cette issue triste pour cet homme… Ce n’est, certes, pas sympa, mais je suis heureux qu'il soit mort, car j'ai pu te rencontrer. Cela n'aurait sans doute pas été le cas s'il avait été en vie. Tu te serais mariée avec lui, et moi...
Il soupira d'inquiétude à l'idée de vivre une vie sans l'avoir connue.
— Ne m'en veux pas s'il te plait, continua-t-il, mais oui, je suis content qu'il ne soit plus là...
Kaya observait Ethan silencieusement pendant son discours. Elle se mit à sourire finalement à la fin.
— J'ai aussi cette idée qui m'a trotté dans la tête parfois ! lui confia-t-elle alors. J'ai même engueulé Adam sur sa tombe à propos de cette idée qu'il ait pu t'envoyer à moi, juste pour m'embêter, pour me faire oublier son absence, pour que je pense à autre chose que mon quotidien !
Ethan s'étonna de cette révélation.
— Ça me rendait dingue, cette histoire avec toi ! C'était comme si j'avais rencontré Lucifer et que je devais composer avec.
— Lu… Lucifer ? répéta Ethan, dubitatif.
— Oui ! Tu es le Mal ! Tu m'as fait plein de misères, je te rappelle ! Tu m'as fait renvoyer de mon boulot deux fois ! J'ai failli me faire violer ! Ça veut ensuite pactiser en jouant mon âme et mon amour sur la table. Ça me guide vers la luxure, moi la pauvre fille qui n'a plus rien.
Ethan se mit à rire.
— Ça me plaît ! lui dit-il avec panache. Je suis ton diable et tu es mon ange !
L'entrain de Kaya à déverser tous ses malheurs s'effaça avec les derniers mots d'Ethan.
— Je suis loin d'être un ange ! lui répondit-elle vivement. La preuve, c'est que je t'ai fait souffrir pendant des semaines. Je suis aussi mauvaise que le diable.
— Je suis donc plus ange que toi ? s'amusa à répondre Ethan sur ce genre de discours aussi futile, que léger et agréable.
Kaya se perdit dans leur comparaison.
— Kaya, Lucifer est un ange déchu. Donc, tu peux me comparer aussi à un ange… mais noir !
Il haussa les épaules pour dédramatiser la discussion.
— Tu as aussi du blanc en toi ! se défendit Kaya, peu apte à le faire culpabiliser entièrement.
Ethan se mit à rire.
— Blanc ou noir, tant que tu m'aimes, ça me va !
Elle baissa à nouveau les yeux, ne voulant le blesser en réfutant. Ethan se rendit vite compte de son malaise et lui caressa les cheveux.
— Montre-moi combien de distance j'ai à rattraper pour le dépasser ensuite… Si ça, c'est ton amour pour Adam…
Il montra un écart entre ces deux mains pour quantifier son niveau d'amour pour Adam.
— Alors, dis-moi, continua-t-il, où je me situe en comparaison.
Kaya se montra une nouvelle fois gênée. Elle se sentait complètement perdue. Elle ne voulait ni le blesser ni lui donner trop d'espoir.
— Faut-il vraiment vous comparer ? lui demanda-t-elle alors, comprenant parfaitement son besoin de savoir son niveau d'affection, mais estimant que la comparaison avait quelque chose de malsain. Tu m'as dit toi-même que tu n'étais pas Adam et ne le serais jamais. J'approuve cela et je dois avouer que vous êtes complètement différents et que mon affection pour chacun se base sur des éléments, des détails très différents aussi.
— OK… alors, dis-moi ce qui te plaît chez moi ?!