EN LECTURE GRATUITE SUR
Notes : Tu as aimé ? Dis-le moi sur mon livre d’or ! ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ Mon challenge d’écriture :* participe AU concours Fyctia » green flag. »* ÉCRIRE UNE HISTOIRE À LA PREMIÈRE PERSONNE, MAIS AVEC UNIQUEMENT LE POINT DE VUE DU PERSONNAGE PRINCIPAL.
|
Quand deux personnes à la réputation négative viennent à se rapprocher…
Lorsque Valériane s’adresse pour la première fois à Anton, rien ne les prédisposait à se parler à nouveau par la suite. Il est le premier de la classe, victime toute trouvée des brimades des garçons et des filles du lycée. De stature frêle et de nature réservée, c’est l’archétype du garçon qui frôle les murs, espérant passer inaperçu.
Pourtant, par un concours de circonstances, Valériane, ayant elle-même la difficile réputation de la fille facile de l’école que tous les garçons désirent et que toutes les filles aiment détester, va s’intéresser à lui en devenant son éducatrice sexuelle au puceau qu’il est.
Mais lequel des deux va le plus y trouver son compte ? Elle qui se sert de lui pour soulager ses propres douleurs, mais qui ne va pas rester insensible à ce garçon gentil et maladroit, ou lui qui va creuser au-delà des apparences de Valériane et changer à son contact ?
EXTRAIT
Je reprends ma route, lui à deux pas derrière moi, quand au détour d’un bâtiment, j’entends des rires. Très vite, je m’arrête. Il ne faut pas surtout qu’on nous voie ensemble. Anton se colle à mon dos et je lui fais un chut de l’index sur ma bouche. Un groupe de filles papotent contre le mur du bâtiment. La loose ! On va devoir prendre un autre chemin. Ça me gonfle !
— Mais quelle salope, celle-là ! Maintenant, elle se tape Renzo ! Comment a-t-il pu craquer, lui aussi ? Il a de la merde dans les yeux ou quoi ?
Aaaah… Nous y voilà ! Ça jacasse encore sur moi dans mon dos.
— Elle a dû lui montrer ses nichons et il s’est senti obligé de lui dire oui pour ne pas la froisser.
Elles gloussent de leur stupidité. Qu’est-ce qu’il ne faut pas entendre comme connerie ! C’est lui qui m’a fait du rentre-dedans ! Je réalise soudain que je ne suis pas seule à entendre ça. Mince ! Anton est avec moi. Je jette un regard au-dessus de mon épaule. Il est calme, le dos contre le mur, le regard fixant le sol. Merde ! Cela doit le mettre mal à l’aise.
— Il parait que sa mère est une alcoolique.
J’écarquille les yeux ! Comment sait-elle cela ?
— La mère de Maddie l’a vu au supermarché acheter plusieurs bouteilles d’alcool. Et vu son teint blafard et ses yeux brillants, il ne faisait que peu de doutes que ce soit une alcoolique. La tante de Maddie était alcoolique aussi, donc sa mère et elle savent de quoi elles…
Tout à coup, je n’entends plus rien. Le son est occulté de mes oreilles. Je me retourne et je m’aperçois que ce sont les mains de Anton qui couvrent mon audition. Pourquoi fait-il cela ? Ce n’est pas comme si je ne savais pas tout cela. Ne serait-il pas plus logique que ce soit lui qui n’entende pas cela ? Pourtant, il me fixe avec une détermination timide, puis secoue la tête négativement. J’ai envie de pleurer. J’ai envie de crier. J’ai envie de fuir loin. J’ai honte. Mon malheur semble en cet instant dépasser le sien. Il me protège, tout en me rappelant que je suis plus minable que lui, le harcelé de l’école. Il retire alors ses mains de mes oreilles tout doucement et m’attrape le poignet. Il me tire ensuite loin de tout ça. Nous courons presque. Nous avançons encore et encore. Le plus loin possible de toutes ces médisances avant que je ne crie.
— Stop ! Arrête !
Il m’écoute et me lâche. Nous sommes un peu essoufflés tous les deux.
— Qu’est-ce qui te prend ? Ça ne va pas la tête ?
— Tu voulais encore entendre ce qu’elles bavaient sur toi ? me dit-il alors, le dos tourné, avec un fond de colère dans la voix.
Je ne réponds rien. Bien évidemment, je ne suis pas aussi masochiste que ça.
— Pourquoi fais-tu cela ? Cela te mène à quoi ? À te sentir pour une fois supérieur ? Pouvoir devenir enfin un héros qu’on admire ?!
Il se tourne alors vers moi.
— Non, c’est juste que je sais ce que c’est, que d’être la cible de la méchanceté des gens. La supporter pour moi, c’est une chose, mais la supporter pour les autres, je ne peux pas. Désolé. C’est un peu trop pour moi…